La cité du futur de Robert Charles Wilson

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Lors du challenge « Robert je t’aime » organisé par Le chien critique, j’ai lu pas mal de roman de Robert Charles Wilson prenant goût à son style fluide et entraînant, et sa capacité à créer des personnages ordinaires et attachants. Son dernier roman en date est La cité du futur paru chez Denoël dans la collection Lunes d’encre en 2017. Le sujet de ce roman m’intéressait et si il a objectivement de grandes qualités, il est loin de figurer parmi les meilleurs de l’auteur et j’avoue m’y être ennuyée dans sa deuxième partie.

Quand le futur rencontre le Far West

Comme son titre l’indique, le roman parle du voyage dans le temps, mais en adoptant l’angle du voyage, de la rencontre entre deux mondes et pas celui des paradoxes temporels. Le récit se situe en 1876 au Far West et met en scène Jesse Cullum, employé dans la Cité du futur. Cette cité est une ville, en fait deux tours, comme on peut le voir sur la très belle couverture signée Aurélien Police. Elle a été construite par des hommes du XXI ème siècle sous la direction du milliardaire d’August Kemp (qui m’a fait penser à Daniel Clamp dans Gremlins 2 qui vit aussi dans un grand building…). La cité est une sorte de parc d’attractions où les habitants du futur peuvent venir découvrir le Far West et inversement en évitant de trop en dire sur le futur. La question des paradoxes temporels est réglée par la notion d’univers parallèles, le futur des gens de 1876 ne sera pas forcément celui qu’ils voient. La trame temporelle est multiple. Ça tient la route si on ne se pose pas trop de questions, mais dans le feu de la lecture, c’est cohérent. Comment les hommes du futur sont ils venus en 1876? Grace à une technologie mystérieuse dont on aurait aimé franchement en savoir plus : le Miroir qui permet de faire passer objets et humains.

Dans cette cité cosmopolite où chaque époque vit dans sa tour, nous suivons tout d’abord Jesse Cullum qui a réussi à empêcher une tentative d’assassinat visant le président Ulysse Grant. Une enquête va lui être confiée pour démasquer un trafic d’armes illégales venant du futur. Pour cela, on lui adjoint Elisabeth De Paul une ex-militaire du XXI ème siècle comme partenaire. L’enquête menée par les deux personnages leur permet de mieux se connaitre et au lecteur d’apprendre à mieux appréhender le fonctionnement des deux tours et des déplacements temporels.

Deux parties trop distinctes

En mettant en scène la Cité, Robert Charles Wilson montre également à quel point les mœurs ont évolué entre les deux époques autant au niveau des droits des femmes que dans les manières de vivre. Les innovations technologiques sont également à l’honneur. Toute la première partie du roman est très intéressante. L’auteur parle de différences, de temporalité, de voyages, de l’impact des grandes entreprises sur ce nouveau voyage.

Puis, vers le milieu du roman, Robert Charles Wilson choisit de faire prendre la route du thriller à son roman, et tout ce qui a été abordé dans la première partie semble loin, très loin derrière. On se demande bien à quoi toute cette mise en place a pu servir si c’est pour l’abandonner en cours de route et se concentrer sur une recherche de personnes, ni vraiment intéressante ni vraiment originale et surtout sans grand rapport avec le reste. Les péripéties sont certes nombreuses mais linéaires et du coup on s’y ennuie. Heureusement, l’intérêt porté aux personnages relève un peu mais pas suffisamment par moments. Le problème vient surtout du fait qu’on aurait aimé en savoir plus sur les différents éléments introduits dans la première partie qui ne sont qu’effleurés et que le récit prend une autre direction qui n’apporte rien au reste. La toute fin du roman relève un peu cette seconde partie mais trop superficiellement malheureusement pour enlever cette impression déroutante.

La cité du futur est un roman agréable à lire, où la plume de l’auteur fait à nouveau mouche. Cependant, il laisse une impression de roman inachevé, presque de gâchis, tant il aurait pu être beaucoup plus intéressant. L’auteur semble hésiter entre 2 genres, 2 directions à prendre dans son récit et pour moi ne choisit pas la bonne dans la seconde partie du roman.

Autres avis: Stelphique, Welcome to Nebalia, Apophis, Yogo, Blackwolf, Lune, Le Chien critique, Lorhkan, Yuyine, Tachan,

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Auteur: Robert Charles Wilson

Édition : Denoël  Lunes d’encre

Parution: 18/05/2017

Pour cinq ans seulement, jusqu’en 1877, la cité de Futurity dresse ses immenses tours jumelles au-dessus des grandes plaines de l’Illinois. Depuis Futurity, des hommes du futur viennent visiter le XIXe siècle. Et, contre une fortune en métaux précieux, les autochtones peuvent dormir dans la tour n° 1, véritable vitrine technologique d’un incompréhensible XXIe siècle. C’est dans cette cité, construite à partir d’un futur parallèle, que travaille, comme agent de sécurité, Jesse Cullum, un autochtone. Parce qu’il a sauvé le président Ulysse Grant d’une tentative d’assassinat, Jesse se voit proposer une promotion : assisté d’une femme du XXIe siècle, il va devoir mener l’enquête. Mais que va-t-il réellement découvrir ? Un complot pour tuer le président… ou les inavouables secrets de Futurity ?

8 commentaires

  1. Il faudrait que je le relise, je ne me rappelle pas de ce goût d’inachevé. Je me rappelle m’être dit qu’il hésitait un peu oui mais au final que ça lui correspondait bien aussi dans le genre je vous promets un truc de fou pour accoucher un peu d’une souris. Je trouve qu’il aime bien ce genre d’effet ^^!

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  2. […] La cité du futur de Robert Charles Wilson est  un roman paru chez Denoël dans la collection Lunes d’encre en 2017 puis chez Folio SF en 2019. La technologie qui permet de voyager dans le temps est appelée le Miroir, il permet de faire passer objets et humains. Il permet de voyager dans le passé mais seulement à quelques centaines d’années. On ne sait pas grand chose sur la technologie en elle-même. Le roman développe l’idée d’une cité construite en 1876 par des hommes venus du futur. Cette cité est une ville, en fait deux tours avec une tour pour chaque époque. La cité est une sorte de parc d’attractions où les habitants du futur peuvent venir découvrir le Far West et inversement en évitant de trop en dire sur le futur. La question des paradoxes temporels est réglée par la notion d’univers parallèles, le futur des gens de 1876 ne sera pas forcément celui qu’ils voient car la trame temporelle est multiple. […]

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