La Crécerelle – Patrick Moran

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La Crécerelle est le premier roman de Patrick Moran, spécialiste de la littérature médiévale et passionné par les mythes arthuriens et l’écriture cyclique. Il faisait partie des pépites de l’imaginaire de début 2018. La couverture du roman est signée Qistina Khalida qui a illustré plusieurs romans chez Mnémos dont le cycle de Mithra de Rachel Tanner. J’ai profité d’une promotion numérique pour acheter ce roman qui attendait depuis longtemps dans ma PAL.

Le roman a pour titre le nom de son personnage principal, La Crécerelle, dont on ignore beaucoup de choses. Des rumeurs circulent sur elle partout où elle passe, elle est devenue presque une légende, laissant une trainée rouge sang derrière elle. En effet, La Crécerelle est une tueuse, et pour cela tout le monde la craint. Cependant, elle ne tue pas par plaisir ou pour l’argent, mais bien pour contenter une créature de l’outre-monde avec qui elle a dû pactiser et à qui elle est liée. Elle a fui son Sud natal pour prendre la route et essayer de se libérer de cette entité qui l’oblige à tuer encore et encore. Néammoins, sa quête est loin d’être simple, l’être de l’outre-monde étant très puissant. Elle espère trouver dans la bibliothèque de la cité de Shaz-Narim des réponses à ses questions.

Le pitch de ce roman rappelle par certains côtés le cycle Elric de Michael Moorcock qui évolue dans le même registre de Dark fantasy. Un personnage contraint d’œuvrer pour le mal et à tuer pour satisfaire une entité démoniaque. Néanmoins, Patrick Moran parvient à s’éloigner de son modèle par la suite, même si on sent clairement les influences de Moorcock et de Lovecraft poindre à certains moments du récit.

L’univers esquissé par l’auteur est intéressant mais aurait pu être un peu plus développé. Le monde où se trouve les personnages est encerclé par un autre appelé l’outre-monde, un monde étrange, formé de vide quantique, en changement perpétuel. Il entre parfois en contact avec le monde « normal ». Les explications sur cet outre-monde sont parfois un peu obscures, et inattendues. Même chose pour la magie de cet univers qui apparaît comme floue, avec des explications un rien tarabiscotées mélangeant science, magie, sans que ce soit franchement clair.

L’action est assez peu présente dans le récit mais cela ne nuit pas à la lecture. On se laisse prendre au jeu du récit, à la quête de son héroïne. Le roman est assez court et surprenant, voire déroutant par certains points, comme des passages un peu philosophique, un peu surréaliste qui déconnectent du reste. On dirait un peu que l’auteur hésite sur la direction à donner à son roman.

Concernant les personnages, on ne peut pas dire que La Crécerelle soit un personnage attachant. Par contre, c’est un personnage intéressant, bien campé et réussi. On apprend à la connaitre au fil du récit, à la comprendre, à partager ses doutes. Elle est intéressante à suivre dans son évolution et sa relation avec Mémoire, l’autre personnage principal du roman : c’est le point fort du roman, les répercussions que leur amitié apportent sur le caractère de chacune sont bien tournées. Les personnages secondaires en revanche manquent de profondeur et de présence. Le roman tourne autour de La Crécerelle.

La Crécerelle offre donc une lecture agréable mais qui aurait pu être meilleure. Certains passages un peu trop abstraits, des éléments flous nuisent un peu à l’ensemble. C’est un peu dommage, car le roman comporte de nombreux points positifs et intéressants. L’aspect dark fantasy du roman est réussi et apporte une originalité bienvenue.

Autres avis: Aelinel, Blackwolf, Phooka, Elhyandra,Xapur, Les Chroniques du Chroniqueur, Ombrebones, La Bulle d’Eleyna

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Auteur :Patrick Moran

Éditions : Mnémos

Parution :15/02/2018

La Crécerelle a le goût du sang. Mais qui sait pourquoi elle tue ? Pour l’argent, pour le plaisir, ou bien pour servir les puissances de l’outre-monde ?
Femme du Sud dans les terres du Nord, experte des arts magiques dans une contrée qui les méprise, la Crécerelle parcourt les cités-États du désert, semant violence et mort sur son passage. Une question demeure… combien de temps encore pourra-t-elle supporter cette vie d’atrocités ?
C’est justement en cherchant à se libérer de l’entité maléfique qui contrôle sa vie, qu’elle va déclencher une série d’événements d’ampleur cataclysmique. Une spirale infernale dont, cette fois, elle ne pourra pas se sortir seule.

11 commentaires

  1. J’avais relevé les mêmes défauts mais ça ne m’a pas empêché d’adorer ce bouquin. Je suis tout à fait d’accord concernant l’influence de Moorcock et Lovecraft, on peut même ajouter Howard, Clark Ashton Smith, Leiber etc. Je pense que le livre est un véritable hommage à cette littérature, entre Sword & Sorcery et Dark Fantasy.
    J’avoue que j’aimerais bien revoir les deux personnages, La Crecerelle et Mémoire, dans d’autres aventures.

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  2. Merci pour le lien 🙂 Je n’avais pas relevé ces défauts personnellement mais il faut dire que j’ai été séduite par le concept et les apports métaphysiques. C’est quelque chose que j’aime, je conçois toutefois que ça paraisse flou. Je pense que c’est le but, ça rajoute à l’ambiance. En tout cas je suis contente que tu aies quand même apprécié 🙂

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