Lames vives, Livre 1 Obédience – Ariel Holzl

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Les sources d’inspiration d’Ariel Holzl sont Tim Burton, HP Lovecraft, Neil Gaiman ou Stephen King. On les retrouvait dans sa première trilogie, Les Sœurs Carmines. Pour son nouveau roman, premier d’une série en deux volumes, on retrouve les mêmes influences mais avec une tonalité beaucoup plus sombre. L’humour noir très présent dans Les Sœurs Carmines a aussi cédé sa place à une tonalité plus « action ». Le registre de ce diptyque « Lames vives » reste le young adult et il est publié chez Naos.

Le livre 1 de cette nouvelle série s’appelle Obédience, du nom de la République dans laquelle se déroule l’histoire. C’est un roman choral raconté par plusieurs personnages à la première personne. Ce mode de narration fait entrer le lecteur de plein fouet dans le récit. Il permet aussi d’être au plus près des sentiments des différents protagonistes, mais du coup on met un peu de temps à assimiler les différents éléments de l’univers. Ceci dit, rien de bien gênant, car on s’y fait vite et l’univers prend peu à peu forme au travers des paroles des différents acteurs du récit.

L’univers proposé par Ariel Holzl est très sombre et met en scène deux peuples bien différents en apparence: les Haa’thi et les Muedins. Les Haa’thi sont les anciens dirigeants de la contrée. Parmi, les Haa’thi, certains individus sont doués d’un pouvoir spécial qui leur permet de lire les émotions, les souvenirs d’une personne, puis de les contrôler seulement en les touchant. Ces personnes sont appelées des empathes, leurs pouvoirs les rendent très puissants et a fait d’eux de véritables tyrans. Leur société fondée sur la puissance de certaines castes au détriment d’autres et pratiquait l’esclavage. Les autres peuples se sont retrouvés soumis jusqu’à ce qu’un événement vienne changer la donne. Un étrange métal, le vif-argent, trouvé dans une météorite par les Muedins, leur a permis de ne plus être influencés par les Empathes et ainsi de se battre contre eux. Une guerre éclata entre les deux peuples dont les Muedins sortirent vainqueurs. Ainsi naquiit la République d’Obédience. Cependant, les anciens esclaves ont gardé des traces du passé et le destin des Haa’thi est loin d’être enviable.

L’histoire de Lames vives commence un siècle après ce terrible conflit. Les Muedins dirigent toujours d’une main de fer la République. Les Haa’thi sont relégués à des rôles de serviteurs au mieux ou vivent loin de la ville essayant de survivre plus qu’autre chose. Le roman suit plusieurs personnages des deux peuples, ce qui permet de découvrir ce monde sous les yeux des deux camps, de connaitre l’histoire de cet univers et les profondes rancœurs existantes. Le choix de narration convient très bien à cet univers et est très bien maitrisé par Ariel Holzl qui arrive à donner un style propre à chaque narrateur.

Les personnages Muedins sont assez différents. Saabr et Gryff font partie des Lames. Ce sont les soldats de la République d’Obédience. Pour devenir ces soldats surpuissants, on leur a injecté du vif-argent. Cela a fait d’eux des soldats parfaits, liés entre eux par la pensée, mais en même temps le vif-argent les tue à petits feux. Saabr est dans la République tandis que Gryff va débuter l’histoire d’une terrible manière. La République a aussi établi des castes et parmi les nobles, on va suivre Ellinore. Celle-ci a des pouvoirs bien particuliers qui ne sont pas liés au vif-argent, elle est une Magnite. Ces pouvoirs apparaissent comme de la magie pour certains, ou alors de la technologie pour d’autres. Cette frontière est très intéressante. Le récit va suivre d’un côté ce qui se passe dans la République avec Ellinore puis Gryff, et d’un autre côté la quête d’un autre personnage, Minah accompagnée de Nazeem. Minah est une Haa’thi et elle vit loin de la République, dans la cité-golem de Pha’Rodia. Elle veut à tout prix retrouver sa sœur, prisonnière de la République. Elle est aidée par Nazeem, dernier narrateur de ce premier tome.

Le récit aborde de nombreuses thématiques, la plus importante étant la lutte pour la liberté. Le fait d’avoir des personnages des deux camps empêche tout manichéisme et permet de mieux comprendre les motivations des deux peuples dans une histoire assez sanglante et sombre. Les relations entre les différents protagonistes sont marquées par l’histoire du monde, mais ils vont devoir apprendre à mettre leurs griefs de côté et à se connaitre. Rien n’est simple et cela ressort très bien dans le récit.

Ce premier tome du diptyque des Lames Vives présente donc un univers riche, intéressant et très différent de la première série d’Ariel Holzl. La tonalité y est beaucoup plus sombre et le récit plein d’actions. L’histoire est portée par la lutte pour la liberté, contre l’asservissement au travers de personnages forts et contrastés. Un premier tome réussi qui donne envie de lire rapidement la suite et qui vient confirmer le talent de son auteur!

Voir aussi: Interview auteur chez actusf

Autres avis: Les fantasy d’Amanda, Ombrebones, Les critiques de Yuyine, Dup (book en stock)

Chronique réalisée dans le cadre d’un Service Presse (merci encore, le matériel promotionnel est superbe!)

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Le vif-argent coule dans leurs veines.

Les esclaves sont devenus les maîtres.

La République d’Obédience est née.

Six destins se croisent et se brisent comme des chaînes dans ce roman aux personnages complexes et humains. Un récit d’aventure puissant, poignant et addictif sur la liberté et la lutte pour ses idéaux.

Avec Lames vives, Ariel Holzl explore en deux volumes un univers dystopique aux accents de fantasy orientale. Grâce au succès de sa trilogie Les Sœurs Carmines, récompensée du prix des Imaginales jeunesse et du prix littéraire de l’imaginaire des booktubeurs, il est devenu le nouveau visage du young adult.

13 commentaires

  1. Merci pour le lien 🙂
    C’est certain que ceux qui vont lire ce roman en espérant retrouver quelque chose de semblable aux Sœurs Carmines vont tomber de haut… Mais ça reste un roman de très bonne qualité, je suis contente que tu l’aies aimé toi aussi !

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