Zoomancie – Adrien Tomas

zoomancie

J’ai eu la chance de remporter ce livre lors d’un concours organisé par la maison d’éditions et réservé aux participants aux Imaginales. En plus du gain du roman, on a eu le droit à un apéritif organisé par l’éditeur avec discussion avec les 2 auteurs présents Adrien Tomas et Mélanie Guyard – Andoryss) et dédicace. Un moment très sympathique et l’occasion de découvrir en avant-première le roman d’Adrien Tomas qui ne paraîtra que le 22 août. Ce roman est la première collaboration entre Adrien Tomas et Lynks Éditions, ainsi que le premier roman post apocalyptique de l’auteur, plutôt habitué à la fantasy jusque là.

Un univers très sombre

Le roman se situe dans un futur proche, marqué par les catastrophes naturelles et les guerres. Le réchauffement climatique a entraîné la montée des eaux un peu partout dans le monde. L’Europe en a été durablement marquée et a perdu son statut favorable. La France est devenue un pays du tiers-monde où la misère règne. Il y fait froid et humide de janvier à juin et ensuite horriblement chaud. Paris est noyé sous les eaux à l’exception de quelques endroits abrités mais potentiellement plus pour très longtemps. Cependant, les catastrophes liées à l’environnement ne sont pas les seules responsables de l’état de la planète. Les conflits ont ravagés le monde et fait des millions de morts. Pour les survivants, la vie est loin d’être simple, marquée par la violence au quotidien qui entrave toutes relations avec les autres.

Dans ce monde sombre, quelques personnes essayent de tirer leur épingle du jeu, comme Faustine qui travaille comme soigneuse animalière au sanctuaire de Montvermeil. Elle survit difficilement à Paris dans un appartement miteux menacé d’engloutissement. Ses seules joies proviennent des animaux qu’elle côtoie tous les jours. Mais un événement inattendu va bouleverser sa vie : une baleine a été piégée par la montée des eaux et se retrouve coincée dans les eaux saumâtres de la Seine. Faustine va très vite s’apercevoir qu’un lien étrange semble la relier à ce grand cétacé. Spider, lui semble mieux s’en sortir. Il habite à Kuala Lumpur, zone beaucoup mieux lotie que la France et officie en tant que hacker au service de tueurs à gages. Malgré ses protections numériques, il se fait repérer par une agence internationale et est obligé de fuir. Kamili est ranger de la réserve de Mwanga, au Congo, et développe de forts liens avec une jeune femelle okapi. Leurs destins vont les amener à se rejoindre.

Le lien avec les animaux

Adrien Tomas a changé complètement d’univers avec ce roman mais pas de mode de narration. Il reprend ainsi une narration éclatée avec un chapitre par personnages annoncé en titre. Chaque chapitre est raconté à la première personne, ce qui permet de savoir ce que ressentent les différents protagistes. On suit ainsi chacun des trois personnages principaux et on découvre la manière dont chacun se lie à un animal-talisman qui lui est propre:  la baleine pour Faustine, l’okapi pour Kamili et les araignées pour Spider. Le lien entre les humains et les animaux est ainsi au centre de l’histoire. Il s’agit d’un récit sur le lien entre le monde humain et le monde animal, sur la protection du monde et de fa faune. Si cette thématique n’est pas nouvelle en imaginaire, elle est néanmoins très bien amenée et traitée par l’auteur. Il faut dire que Adrien Tomas sait de quoi il parle, il a travaillé plusieurs années en tant que scientifique en parc zoologique et s’est inspiré de cette expérience dans ce roman. Les personnages vont vite s’apercevoir de l’importance du lien avec leurs animaux. L’auteur montre ainsi l’intérêt des animaux dans nos vies, dans notre monde. Leurs liens leur permettent de mieux les comprendre, de ressentir pleinement des émotions, de redonner à la nature sa place centrale, et de visualiser son fonctionnement. La portée du roman est ainsi plus importante que ce que l’on pourrait penser au premier abord. Il dépeint un avenir qui semble de plus en plus probable, et nous alerte sur l’état de notre planète. Le roman a ainsi des thématiques très actuelles: l’environnement, l’indifférence aux autres, la violence, les massacres d’animaux.

Zoomancie est aussi un livre plutôt axé young adult avec des personnages jeunes, entre 18 et 21 ans. Malgré le lien qu’ils ont en commun, les personnages présents sont assez différents. Spider est solitaire et cynique. Faustine est colérique, courageuse et elle défend ce qu’elle possède avec hargne. Kamili apparaît comme beaucoup plus serein mais il cache bien son jeu. Le côté young adult du roman est plus marqué à mon sens par son rythme très rapide, trop à certains moments. Tout va vite, très vite et parfois l’auteur recourt à certaines facilités pour boucler son récit (notamment dans la rencontre des divers personnages entre eux).

Malgré quelques petits défauts, Zoomancie est un roman qui nous parle, nous touche. On sent que Adrien Tomas y a mis beaucoup de lui-même et parle avec son cœur. L’auteur nous dépeint un futur très sombre forgé par les catastrophes et où la violence est omniprésente, un monde qui malheureusement apparaît comme tout à fait possible si l’on considère l’évolution actuelle de nos sociétés. 

Autres avis:

dav Auteur :Adrien Tomas

Éditeur:Lynks Editions

Parution:22/08/2019
Dans un monde dévasté par les guerres et les catastrophes, les hommes sont coupés les uns des autres par une colère incessante.
À Kuala Lumpur, Spider, un hacker, échappe à de mystérieux ennemis, aidé par des araignées. Seuls survivants de la réserve de Mwanga, Kamili et Ushingi, l’un des derniers okapis, découvrent que l’ultime chance de l’espèce se trouve au cœur de l’Europe en ruines. À Paris, Faustine, trouve l’apaisement auprès des animaux du sanctuaire de Montvermeil. Quand une baleine échoue dans les Eaux, elle comprend que leurs âmes sont liées et que leur chant guérit les hommes de leur rage.
Mais pour combien de temps ? Car les forces lancées sur la piste de Spider s’intéressent de très près à la jeune fille et au cétacé. Et les responsables du carnage de Mwanga n’étaient peut-être pas de simples braconniers.

 

Cette chronique fait partie du challenge S4F3s5

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