Bertram le baladin – Camille Leboulanger

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Je me suis fait conseiller ce livre par Sthorm  lors des Imaginales, et c’est le premier livre que j’ai lu depuis ce salon. Autant dire que premier livre ramené des Imaginales = très grosse pression pour le livre, qui ne le sait pas, le pauvre… Eh bien ce livre est une bonne lecture, sympatique, qui sort – en partie – des canons de la fantasy, mais commençons par le commencement.

Le récit débute par l’arrivée d’un vagabond dans une auberge avant la nuit. Celui-ci demande un lit sous prétexte qu’il appartient à la Guilde, la toute puissante entité de ce monde qui désigne les artistes, et ceux qui détiennent les savoirs perdus, dont celui du papier, donnant ainsi toute son importance à la transmission orale des informations, et donc aux balladins, qui arpentent le monde pour recueillir et restituer les informations. Et il se trouve que cet homme n’est pas n’importe qui, puisqu’il s’agit de Bertram, l’un des plus grands artiste du monde ! Seul problème, il n’a pas son instrument, il dit se l’être fait voler alors qu’il dormait. Il a quand même le droit de dormir dans la salle commune, mais au cours de la nuit il délivre une esclave lui ayant annoncé savoir qui lui avait volé son précieux luth…

Voici donc les 2 aventuriers partis sur la route, et allant au devant de tout un tas de rencontres, de déconvenues et autres surprises. Ces aventuriers sont un rien atypiques, à l’opposé des canons de la littérature fantasy : Beltram est baladin, peu physique, et essaye de se sortir des situations avec son charisme et son art. Sans-Nom est l’esclave, elle est plus physique, mais souvent dépassée par les événements. Les deux héros ont tendance à tomber dans tous les pièges possibles, et sans parler d’anti-héros ce contraste avec les bourrins bodybuildés de beaucoup de romans fait du bien. Ici point de combats contre des adversaires 3 fois plus nombreux, mais plutôt des maladresses qui font avancer l’histoire. Les personnages secondaires ne sont pas très nombreux, mais de la même manière ils ne brillent pas pas leur physique mais plus par leur fourberie. Mention spécial au luth, qui finit par avoir une existence presque aussi importante que les personnages.

L’histoire est facile à suivre, plutôt linéaire malgré quelques petits retours en arrière et historiques des cités. L’originalité du livre, hormis les personnages, tient surtout à la place laissée à la musique. Le personnage principal n’est effectivement pas n’importe qui : il vit par sa musique, pour sa musique, qui est une partie de lui-même, et sans son luth il est donc dépourvu de sa force principale. Les scènes de musique sont très belles, intenses, et on voit bien l’amour de l’auteur pour la musique qui transporte, pour la virtuosité technique au service de l’émotion. Par contre, ceux qui n’ont pas de talent et veulent juste jouer « un peu » en prennent pour leur grade : la musique c’est un engagement, et tout le monde n’a pas forcément du talent…

Le récit est tantôt dans la lenteur, la contemplation, tantôt dans de scènes plus rapides, et à vrai dire un peu moins bien réussies. Le style de l’auteur est bon, mais n’arrive pas toujours à rendre très claires les scènes d’actions.  Par contre, dans cette histoire a priori très simple et plutôt prévisible, Camille Leboulanger arrive à nous surprendre, en jouant sur les identités et le passé des personnages. On peut juste regretter que le monde ne soit pas plus décrit, hormis la citadelle et la ville de Stryn : Les personnages parlent de créatures, et de contrées qui ne sont pas développées dans ce livre, et on aurait aimé en apprendre un peu plus.

Ce roman est donc une histoire sympathique et assez rapide à lire, qui sort des canons classiques de la fantasy pour nous proposer une intrigue bâtie autour d’un musicien et de sa quête pour retrouver son instrument. Bien loin des récits épiques, la part belle est faite aux argumentations musicales et aux intrigues des petites gens. À lire pour les lecteurs en quête d’originalité, ou pour les amateurs de la chose musicale.

Autres avis:Blackwolf, Boudicca, Lorhkan, Reflets de mes lectures, Fantasy à la carte

bertram Auteur: Camille Leboulanger

Éditeur : Critic

Parution: 02/11/2017

Dans un monde où la création du papier s’est perdue, des musiciens errent de part et d’autre des contrées afin de récolter des histoires et de les raconter. Célèbre membre de la Guilde, Bertram le Baladin s’est fait dérober son luth. Il part le retrouver avec une femme témoin du larcin.

 

10 commentaires

  1. Il avait piqué ma curiosité et je crois que les premiers chapitres du roman sont proposés en extrait dans ma lecture en cours, Diseur de mots de Christian Léourier. Je pense que je les lirai pour voir ce que ça donne !
    En tout cas, merci pour cette chronique qui donne une bonne idée de ce qu’est ce roman 🙂 !

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  2. Ça me rassure, mes conseils ne sont pas trop mauvais 😉
    Jolie guitare. Une Ibanez il me semble ? Je découvre que les Trolls sont aussi musiciens. Décidément, que de points communs. 🙂

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    • Tout à fait une Ibanez Sabre qui a un peu moins de 20 ans. J’écoutais du métal déjà, et j’ai gratouillé un peu par moment. Mais je ne m’y suis jamais mis totalement, dommage. J’adore l’instrument et j’ai toujours aimé les guitar heros…

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  3. J’étais super tenté mais en lisant ton article je me suis dit petit à petit que c’était finalement peut-être pas quelque chose pour moi. Surtout si les seuls moments d’action sont pas top dans leur description… Je passe du coup. Dommage car la couverture était cool ! Merci pour ce retour de lecture !

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    • Effectivement le roman ne brille pas par ses scènes d’actions, mais par des passages lents entrecoupés de joutes verbales ou musicales. Si tu cherches de l’action ce ne me semble pas le meilleur choix.
      Oui j’aime beaucoup la couverture aussi, très réussie.

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