Le Silmarillion- J.R.R.Tolkien

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Après avoir reçu 3 ouvrages de John Howe liés à l’univers de J.R.R. Tolkien, j’ai eu envie d’approfondir un peu ma connaissance de cet univers. C’est ainsi que mon choix s’est porté sur Le Silmarillion. Ce roman de Tolkien est un peu particulier car il a été publié à titre posthume en 1977 par son fils Christopher avec l’aide de Guy Gavriel Kay. Le livre raconte les premiers Âges de la Terre du Milieu avant les évènements du Hobbit et du  Seigneur des anneaux. L’ouvrage a remporté le Prix Locus du meilleur roman de fantasy en 1978.

Tolkien a commencé à travaillé sur son univers dès les années 1910 et n’a pas arrêté de le faire jusqu’à sa mort. La tache accomplie par son fils et par Guy Gavriel Kay fut assez complexe, certains textes étant plus des ébauches. Leur travail a été très différent selon les passages. Certains chapitres ont du être retravaillés et d’autres réécrits presque entièrement comme c’est le cas de « La Ruine de Doriath ». Leur travail a duré quatre  ans entre la sélection des textes et leur adaptation. Dans l’esprit de Tolkien, Le Seigneur des anneaux et Le Silmarillion auraient du être publiés en même temps mais les conditions éditoriales et le fait que le roman n’était pas achevé ne l’ont pas permis.

Le roman est constitué de 5 parties et s’intéresse à la genèse de la terre du milieu. Il y a un aspect mythologique et biblique indéniable dans le Silmarillon surtout dans sa première partie, Ainulindalë, où on nous présente Ilúvatar, le premier Dieu qui créa les Valar et la Terre. Au début, tout se passa bien mais un des Valar, Melkor commença à se rebeller. Plusieurs Valar font le choix d’aller sur Terre afin de préparer la venue de ses futurs habitants à savoir les Elfes ou Eldar et les humains. Melkor part sur Terre mais pas sans arrière pensée, il espère dominer le monde. Cela rappelle quelque peu un personnage de la Bible assez bien connu et cornu. Par la suite, le roman présente les Maiar, des divinités inférieures qui sont les serviteurs des Valar, parmi lesquels on retrouvera le fameux  Sauron qui fera tant parler de lui.

La partie la plus volumineuse du roman se nomme « Quenta Silmarillion » et narre l’histoire des Silmarils qui sont trois joyaux de grands pouvoirs. Les silmarils sont crées par Fëanor, un elfe Noldor, à partir des Arbres de Valinor, des arbres de lumière. Cependant, Melkor aussi appelé Morgoth, décida d’enlever les Silmarils et de les garder pour lui sur un beau diadème dans la forteresse d’Angband, loin sur les terres du Beleriand. Cela entraînera le bannissement des Noldor de Valinor, le royaume des Valar, et les Noldors vont devoir rejoindre la Terre du milieu. Ces elfes sont une des trois branches existantes, avec les Vanyar et les Teleri. La guerre contre Morgoth pour essayer de récupérer les Silmarils va durer de très nombreuses années et faire de nombreuses victimes. Le récit est raconté par un narrateur externe, un peu à la manière d’un conte, d’un récit mythologique. Il est parfois difficile d’entrer dans certains passages à cause de cette narration. Certains moments du roman sont assez difficile à lire du fait de la multiplicité des noms. La tonalité du récit est aussi sombre et différente des autres ouvrages de Tolkien. Cependant, tout cela n’enlève rien à la grande qualité du Silmarillon, récit épique et grandiose sur les origines de l’univers imaginé par Tolkien.

Le récit a un vrai souffle épique et mythologique et apporte de nombreuses information qui permettent d’éclairer la lecture du Seigneur des anneaux. On comprend mieux par exemple pourquoi Elrond est appelé un semi-elfe ou pourquoi Aragorn peut vivre aussi longtemps. Le récit des Silmarils contient plusieurs parties dont le récit de Beren et Luthien, très belle histoire d’amour entre une elfe et un humain. Pour la petite anecdote, l’auteur a fait graver ces noms sur sa tombe ainsi que celle de sa femme. Un certain nombre d’histoires contenues dans le Silmarillon ont connu des développement, avec éditions de textes spécifiques, comme Les Enfants de Hurin ou Beren et Luthien, ou dans des compilations de textes, comme les contes et légendes inachevées, ou les Livres des contes perdus en français. Il faut noter que la collection anglaise « History of Middle Earth« , dont certains tomes sont traduits, compte 12 tomes, et poursuivent et développent certains aspects du Silmarillon. Pour amateur très éclairés uniquement.

La dimension mythologique de l’ouvrage continue par la suite avec le récit « Akallabêth » qui fait penser au mythe de l’Atlantide avec l’histoire de la chute des hommes de Númenor lors du second âge. Ce récit fait intervenir Sauron qui continue à semer le malheur pour essayer de régner sur la Terre du milieu et causera la perte du roi de Númenor. Enfin la dernière partie de l’ouvrage fait le lien avec le Seigneur des anneaux en expliquant plusieurs points comme la formation des anneaux par Sauron et les origines de Gandalf et Saroumane.

La lecture du Silmarillon est certes ardue par moments du fait de la multiplicité et de la complexité des noms et des personnages, et de la narration. Cependant, elle est essentielle pour mieux comprendre la richesse et la complexité de l’univers créé par Tolkien. De plus, la dimension épique et mythique de l’ouvrage apporte un véritable plaisir de lecture et un aspect véritablement fascinant au monde des elfes.

Autres avis:

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Auteur: J.R.R. Tolkien

Date de parution: 1977 /1978 en France

Éditeur: Christian Bourgois éditeur

Les Premiers Jours du Monde étaient à peine passés quand Fëanor, le plus doué des elfes, créa les trois Silmarils.
Ces bijoux renfermaient la Lumière des Deux Arbres de Valinor. Morgoth, le premier Prince de la Nuit, était encore sur la Terre du Milieu, et il fut fâché d’apprendre que la Lumière allait se perpétuer. Alors il enleva les Silmarils, les fit sertir dans son diadème et garder dans la forteresse d’Angband. Les elfes prirent les armes pour reprendre les joyaux et ce fut la première de toutes les guerres.
Longtemps, longtemps après, lors de la Guerre de l’Anneau, Elrond et Galadriel en parlaient encore.

28 commentaires

    • J’ai eu un peu de mal au début avec les noms mais après j’ai beaucoup aimé également. Ça m’avait fait pareil avec le seigneur des anneaux, une fois dedans, j’adore mais le début est difficile à passer.

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  1. C’est vrai que certaines parties sont beaucoup plus ardues que d’autres, notamment par cette impression que le récit n’est pas développé, et du coup une accumulation rapide de noms et faits (et décennies) sur des pages et des pages. C’est les limites d’un livre posthume malheureusement. Heureusement certaines parties sont bien abouties et sont plus plaisantes à dévorer. Mais je suis totalement d’accord avec toi, ce livre est essentiel pour comprendre l’univers que Tolkien a voulu mettre en place.

    J’ai acheté les 12 tomes de « History of Middle earth » il y a déjà quelques années, mais je n’ai toujours pas eu le courage de commencer XD

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  2. Déjà rien qu’avec Iluvatar et consort j’étais totalement pommé. J’ai dû lire une trentaine de page et laisser tomber l’affaire car j’y arrivait pas. Pourtant, j’ai plutôt une bonne connaissance du monde de la Terre du Milieu mais j’avoue que la genèse était plus grande que moi pour le coup. Peut-être la version illustrée m’aidera-t-elle si je reprends la lecture ? (j’ai la version poche)
    Une belle chronique pleine de lucidité et de précision.

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  3. C’est pas une lecture facile (et la traduction française parfois truffée d’erreurs ne rend pas forcément hommage au texte, vivement qu’ils la reprennent également) mais j’adore ce bouquin, c’est tout l’univers de Tolkien synthétisé, bien plus que le Seigneur des Anneaux et le Hobbit. C’est difficile de commencer par là sous peine d’être largué, mais c’est chouette de relire Le Seigneur des Anneaux après et de replacer tous les éléments mythologiques qui jusque là n’avaient aucun sens ^^

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