Bios-Robert-Charles Wilson

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J’ai lu pas mal de romans de Robert Charles Wilson à l’occasion du challenge sur l’auteur organisé par Le chien critique. Cependant, il m’en reste encore quelques uns dans mon escarcelle. À l’occasion des challenges estivaux, j’ai opté pour Bios, un planet-opera de 300 pages donc parfait pour deux challenges. Heureusement que ce n’est pas le premier roman de l’auteur que je lisais parce que sinon je ne pense pas que j’en aurai lu d’autres.

Ce roman est à part des autres romans de l’auteur pour plusieurs points, mais surtout pour deux raisons : tout y est très froid, presque clinique et proche de la hard-sf (même si Spin avait un côté hard-sf, ça ne gênait pas du tout), ses personnages qui ne ressemblent absolument pas à ce que fait d’habitude  Wilson. On ne s’attache jamais à eux, ils sont à peine esquissés, inintéressants voire insipides. Ils ont juste des rôles dans l’histoire et pas vraiment de personnalité. De plus, ils sont trop nombreux et l’auteur ne passe pas assez de temps avec certains pour que l’on éprouve quoi que ce soit pour eux. Au moins, on peut dire que l’auteur essaye de surprendre en n’utilisant pas les mêmes recettes que d’habitude. Mais bon pourquoi changer une équipe qui gagne?

Le roman se situe au 22ème siècle, la planète Isis vient d’être découverte. Elle est à quelques années-lumière de la Terre et c’est un monde qui semble inhabité mais avec un écosystème complexe. Néanmoins, les choses ne sont pas simples car Isis est plus qu’inhospitalière et l’homme ne peut pas y habiter. La Terre est dirigée par les Trusts, de grands consortiums industriels qui espèrent tirer profit de Isis. Une des manières est de modifier génétiquement une personne pour qu’elle puisse explorer la planète. Celle qui a été choisie s’appelle Zoé Fisher. Elle a subi des modifications de son organisme pour s’adapter à l’environnement inhospitalier d’Isis. Elle prendra pour cela appui sur des avant postes à la surface de la planète. Ce point de départ avait l’air intéressant mais là où le bas blesse, c’est que Robert Charles Wilson ne sait pas trop vers où orienter son roman et hésite entre trop de directions pour un roman aussi court: planet-opera avec l’exploration d’Isis, roman d’angoisse avec un ennemi aussi dangereux qu’il est invisible, développer une société où les humains sont dirigés par des conglomérats tout puissants. Tout cela en 300 pages ça fait beaucoup et rien n’est approfondi, tout est survolé, un peu comme les personnages.

Isis pourrait presque prétendre à être le personnage central du roman, et là le roman aurait pris une autre dimension. Même si l’idée principale du roman est intéressante et assez bien amenée, c’est encore une fois trop peu développé, et  Isis garde beaucoup trop ses secrets pour que ce soit vraiment intéressant. Je ne suis jamais arrivée à entrer dans le récit, trop lent, trop convenu avec peu de surprises, des personnages creux et une pseudo histoire d’amour qui sonne faux.

Bios n’est vraiment pas un roman qui aura su me séduire et clairement Robert Charles Wilson a fait beaucoup mieux. J’ai presque du mal à croire que c’est le même auteur que l’excellent Spin ou Les affinités.

Bios par WilsonAuteur :Robert Charles Wilson

Éditeur : Gallimard

Parution: 06/12/2001

Situé à quelques années-lumière de la Terre, Isis est un monde verdoyant à l’écosystème complexe. Un monde classé zone de biomenace de niveau 4. La moindre molécule de son biotope est capable de tuer un être humain au terme d’une terrifiante agonie. Et pourtant, Isis constitue la découverte la plus prometteuse de ce XXIIe siècle : berceau d’une vie fondamentalement différente, elle pourrait en miroir éclairer notre propre nature. Zoé Fisher a été conçue pour explorer Isis. Son organisme a été génétiquement optimisé pour s’adapter à l’environnement inhospitalier de cette planète ; sa personnalité patiemment construite autour de cette seule mission. Quels dangers imprévus Zoé affrontera-t-elle sur cette planète grandiose et meurtrière ? Devra-tille sacrifier son humanité pour en découvrir tous les secrets ? Dans la lignée de Solaris, de Stanislas Lem, BIOS nous invite à l’exploration vertigineuse d’un monde radicalement autre.

Cette chronique fait partie du  Challenge Summer Short Stories of SFFF – saison4

S4F3 saison 4

Et du challenge Summer Star Wars – Épisode VIII

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19 commentaires

  1. Oh ben. Il est enterré depuis si longtemps quelque part au fond de ma PAL celui là qu’il a fini par y sédimenter. J’en avais même oublié son existence. Je crois qu’il va y rester encore un peu, ton avis ne m’invite pas à me lancer dans une excavation PALesque.

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  2. Ah, du Robert, quelle belle surprise !
    Je partage ton avis, pas assez de pages, pas le bon angle d’attaque…
    Si tu veux cependant en savoir plus sur cette planète, il faut lire la nouvelle Le mariage de la dryade.

    (J’ai enfin trouvé comment attaquer le bilan RCW, des nouvelles bientôt)

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