Le voyage du Basilic: Mémoires par Lady Trent, tome 3-Marie Brennan

levoyagebasilicIsabelle Trent, devenue célèbre, n’en a pas fini de déplaire à la bonne société du Scirland (qui doit beaucoup à l’Angleterre victorienne).
Notre impétueuse naturaliste, après avoir transformé sa demeure en une sorte d’université pour jeunes femmes désireuses de s’instruire, entreprend de monter une expédition afin d’étudier les dragons du monde entier et, l’espère-t-elle, révolutionner leur taxonomie. Comble d’inconvenance, cette fois, Jake, le fils d’Isabelle et de son défunt mari, est du voyage.
Le voilier Basilic débute son périple dans le Grand Nord où Isabelle étudie (en pantalon) les serpents de mer, puis passe par un pays qui serait peut-être le Mexique, se fait chasser du Yélang et visite enfin les îles volcaniques de l’hémisphère Sud, où elle en apprend davantage sur la civilisation des Draconiens qui ont dominé le monde dans l’antiquité.
Au cours de ce voyage, le lecteur est aussi témoin d’une nouvelle étape de la vie sentimentale d’Isabelle ; quant à la présence de son fils, elle donne lieu à moult touches ironiques et tendres, car elle découvre que Jake ne s’intéresse qu’à une chose : la mer et tout ce qui s’en rapproche – mais pas aux dragons.

Auteure: Marie Brennan                 Traduit par : Sylvie Denis

Éditeur: L’atalante                           Date de parution: 22 juin 2017

Marie Brennan, née en 1980 est une écrivaine américaine de fantasy. Dans ce domaine, elle a publié aux États-Unis quatre ensembles de romans et une cinquantaine de nouvelles.  Le premier volume de la série Mémoires de Lady Trent, Une Histoire naturelle des dragons, a obtenu le prix Imaginales 2016 du meilleur roman étranger.

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Ayant beaucoup aimé les deux premiers tomes de cette série, j’attendais impatiemment la suite. Les dragons sont au centre de ces romans avec une héroïne intéressante et féministe avant l’heure, et l’évasion est au rendez-vous. Cependant, j’ai été un peu déçue par ce tome 3 qui reprend un peu trop la trame des deux précédents.

Plusieurs années ont passé depuis la fin du tome 2 et quelques changements ont eu lieu dans la vie d’Isabelle. Elle a déménagé et a transformé sa maison  en une sorte d’université pour jeunes femmes désireuses de s’instruire. Son fils a aussi grandi, leurs relations ont évolué et Isabel a plus la fibre maternelle. Elle entreprend alors un très long voyage autour du monde dans le but d’étudier les dragons du monde entier. Pour cela, elle embarque avec son collègue Tom Wilker, déjà présent dans les tomes précédents, Abby, la gouvernante de Jake et Jake. Le basilic est le nom du bateau sur lequel les personnages vont embarquer et passer une grande partie de leur temps.

Le point de départ du roman est ainsi intéressant car il donne l’occasion de connaitre des endroits du monde que l’on n’avait pas encore vu. Qui dit nouveaux pays dit aussi nouveaux dragons et de ce côté, nous sommes servis. On rencontre les fameux serpents de mer mais aussi un quetzalcoatl. La variété des dragons est très impressionnante et les illustrations du livre les mettent toujours autant en valeur. Les dragons ont plus d’importance dans ce tome, où Isabelle a acquis une certaine réputation en tant que naturaliste et le côté scientifique est ainsi plus mis en avant. L’auteure reprend ainsi des éléments du premier tome sur la conservation des os de dragons, ce qui permet de relier les tomes entre eux autrement que par les seuls personnages.

Isabelle évolue nettement depuis l’enfance dans le premier tome, et les autres personnages  voient aussi leur personnalité s’affirmer. Les relations de la narratrice avec Tom se sont considérablement améliorées et celles avec son fils se transforment aussi par rapport à la fin du second tome. Isabelle est toujours un personnage fascinant, au fort caractère, vivant de nombreuses aventures. Cependant, ce sont des mémoires et tout est vu du point de vue unique d’Isabelle, ce qui est un peu gênant par moments. On aurait aimé en savoir un peu plus sur d’autres personnages, comme le capitaine du bateau ou même Tom qui est relativement au second plan. Un nouveau personnage fait son apparition en ayant un peu plus d’importance, il s’agit de Suhail, un archéologue Akhien fasciné par la civilisation Draconienne. Cette civilisation regorge de mystères et Isabelle a déjà été amenée à les étudier par le passé. Le tandem qu’elle forme avec Suhail est intéressant, à la fois complémentaire et dynamique. Malheureusement, celui-ci, amené à vivre ses propres aventures, ne croisera vraisemblablement pas à nouveau la route d’Isabel et c’est assez dommage. À moins que l’auteure ne consacre un roman dérivé de ce cycle à ce personnage au fort potentiel qui fait un peu penser à Indiana Jones.

L’écriture de Marie Brennan est toujours agréable, fluide et très imagée. Le roman se lit très bien et ne souffre pas de baisse de rythme, même si la fin est assez abrupte. On voyage beaucoup et on apprend pas mal de choses sur les coutumes des autres pays, ce qui donne lieu à quelques passages assez cocasses par moments. Certains moments auraient pu être un peu plus développés comme l’université de femmes qui est assez survolée dans le roman. On imagine que l’influence d’Isabelle sur le monde scientifique allant en s’améliorant, cette université devrait avoir de l’importance et cela aurait pu être intéressant d’en savoir plus.

Ce tome est dans la lignée des précédents, parfois un peu trop :  il reprend la même trame que les deux tomes précédents, dans lesquels Isabelle se trouve sans le vouloir mêlée à des événements politiques qui changent son voyage et ont des conséquences sur ses découvertes. Ce n’est pas dérangeant outre mesure, et n’enlève rien à la qualité de la série, mais il faudrait que les tomes suivant se renouvellent un peu plus sous peine de lasser. L’objet livre est de très belle qualité avec une encre bleue du plus bel effet et de très belles illustrations. Malgré, ces quelques bémols, j’attends la suite des aventures d’Isabelle avec impatience afin d’en apprendre plus sur les mystères de cet univers très riche.

Célindanaé

Autres avis :Blackwolf, Apophis 

Cette chronique fait partie du  challenge littérature de l’imaginaire

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et du Challenge Summer Short Stories of SFFF  de Xapur

Challenge Summer Short Stories of SFFF - saison 3

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