La maîtresse de guerre-Gabriel Katz

Fille de maître d’armes, Kaelyn rêve de reprendre le flambeau paternel, tandis que les autres rêvent d’un beau mariage. Elle a le talent, l’instinct, la volonté. Elle ne demande qu’à apprendre. Mais cela ne suffit pas : c’est un monde dur, un monde d’hommes, où la place d’une femme est auprès de son mari, de ses enfants, de ses casseroles. Il va falloir lutter. Alors elle s’engage dans cette grande armée qui recrute partout des volontaires pour aller se battre au bout du monde. Des milliers de soldats partis  » libérer  » le lointain sultanat d’Azman, plaque tournante de l’esclavage, terre barbare où règnent les cannibales. Dans la violence de la guerre, elle veut acquérir seule ce que personne n’a voulu lui enseigner. Mais le grand sud, plongé dans le chaos de l’invasion, va bouleverser son destin bien au-delà de ses attentes…

Auteur: Gabriel Katz       Édition Scrineo  Date de parution : 16 janvier 2014 

réédition Pocket 10/03/2016

Gabriel Katz a écrit « dans l’ombre » plus de 30 livres signés par des auteurs bien connus du grand public avant de se lancer sous son propre nom. Il a obtenu le prix Imaginales 2013 du meilleur roman francophone pour Le puits des mémoires, une excellente trilogie. Il a publié plusieurs ouvrages se déroulant dans le même univers dont La maîtresse de guerre.

La maîtresse de guerre était le seul roman fantasy de Gabriel Katz que je n’avais pas encore lu, cela m’avait un peu gênée pour La part des ombres où l’auteur reprend plusieurs de ses personnages dont Kaelyn, l’héroïne de La maîtresse de guerre. La trilogie du Puits des mémoires fait partie de mes romans préférés, l’humour de l’auteur et ses personnages m’ayant beaucoup plu, mais j’avoue avoir été un peu déçue par La maîtresse de guerre qui est un cran en dessous.

La maîtresse de guerre se déroule dans le même univers de fantasy que les autres romans de l’auteur même si les éléments surnaturels sont quasi inexistants dans celui-ci. On y retrouve donc la grande déesse et la langue des communs. Kaelyn est originaire des pays du nord et a appris à se battre auprès de son père, un maître d’arme dont elle était la fille unique. Mais la vie est difficile pour une femme encore plus si elle veut se battre et Kaelyn s’engage dans l’armée et la voila partie pour le lointain sultanat d’Azman. Le grand sud va alors changer complètement sa vie avec notamment la rencontre avec Hadrian, maître de guerre et fabuleux guerrier. Tel est le point de départ du livre. Les points positifs du roman sont nombreux, à commencer par l’écriture de l’auteur très fluide, imagée et agréable. Le récit est très rythmé et on est très vite pris dans l’histoire. Les chapitres sont courts et on ne s’ennuie pas une seconde, tournant les pages sans s’en rendre vraiment compte.

Côté personnage, Kaelyn est attachante et bien travaillée, on la suit avec plaisir même si son côté dépendant d’Hadrian est énervant par moments. J’ai un peu moins accroché à Hadrian, le maître de guerre, trop froid et perfectionniste à mon goût. Les personnages secondaires, comme toujours chez Gabriel Katz, sont bien développés et tout à fait crédibles. Ils sont complexes et presque plus intéressants que les principaux, surtout par rapport à Hadrian. L’univers est connu, pour ceux qui ont déjà lu l’auteur, même si cette partie du monde ne l’est pas. Comme toujours chez Gabriel Katz, rien n’est manichéen, il n’y a pas de bon camp ou de mauvais et cela est plus qu’appréciable.

Là où le bas blesse c’est au niveau du fond, l’histoire s’avère très vite sans réelle surprise et somme toute assez peu consistante. C’est le récit d’une formation et d’une guerre, avec ses jeux de pouvoir mais rien de plus. On devine facilement ce qui va advenir même si on se laisse porter sans rechigner par la belle plume de l’auteur. La fin est également assez décevante, beaucoup trop rapide et on a l’impression que l’histoire n’est pas vraiment terminée (surtout quand on a lu La part des ombres).

La maîtresse de guerre offre donc un sympathique moment de lecture, avec une histoire très rythmée et entrainante, une héroïne attachante changeant des registres traditionnels et surtout une écriture très fluide qui nous fait tourner les pages sans s’en rendre compte. Cependant, l’histoire aurait gagné à plus de profondeur. Le roman plaira sans doute à un large public mais sans doute moins à un lectorat habitué à la fantasy.

Note:7/10

Célindanaé

Autres avis: BlackwolfAelinelMarieJuliet, l’ours inculte, Ptitetrolle

Cette chronique fait partie du challenge francofou et du challenge littérature de l’imaginaire

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