La couleur tombée du ciel-Howard Phillips Lovecraft

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L’humanité est en proie aux agressions répétées d’êtres surnaturels et mauvais qui ont été les maîtres de la Terre bien avant notre ère… Après un prélude d’horreur, voici que surgissent les démons de la Terre, puis ceux de la mer et de l’air, qui vont faire notre malheur.
Quatre récits du grand écrivain américain H. P. Lovecraft.

Auteur: Howard Phillips Lovecraft , traduction par Simone Lamblin et Jacques Papy.

Éditions Denoël Collection Présence du Futur 1954

Genre: science-fiction, horreur     256 pages

Ce livre est composé de 4 nouvelles : La couleur tombée du ciel (1927), L’abomination de Dunwich (1929), Le cauchemar d’Innsmouth (1936), Celui qui chuchotait dans les ténèbres (1931).

Mon avis:

J’avais lu ces nouvelles il y a très longtemps, le cauchemar d’Innsmouth étant la première nouvelle que j’ai lu de cet auteur. On ne présente plus Lovecraft et le mythe de Cthulhu qui ont eu énormément de dérivés dans de nombreux domaines y compris des bonbons pour avoir l’haleine fraiche comme je l’ai appris récemment grâce à Xapur. Étant en vacances au bord de l’océan atlantique, j’ai eu envie de relire un peu de Lovecraft, après tout ça ne fait pas de mal de temps en temps et au bord de l’océan c’est encore mieux! 😉

Quand on parle de littérature d’horreur, on pense souvent à Edgar Poe ou à Stephen King mais pour moi, le maître de ce genre est Lovecraft. Il a imaginé tout un univers peuplé de créatures plus horribles les unes que les autres et surtout arrive à créer des ambiances  particulières et angoissantes. La couleur tombée du ciel me fait toujours peur même après l’avoir lue plusieurs fois. C’est une nouvelle plutôt courte mais en peu de temps Lovecraft impose un climat d’angoisse et d’oppression qui prend aux tripes. Tout commence lorsqu’un jeune architecte se rend à Arkham (ville imaginaire créée par l’auteur, dans le nord est des Etats Unis) pour la construction d’un réservoir d’eau et entend parler de la Lande foudroyée  une endroit immonde à la végétation dévastée et grise. Il apprend bientôt que tout cela date d’évènements qui se sont produits en 1880 où une météorite est tombée sur le champ de la famille Gardner. Peu à peu des choses étranges se produisent ainsi que des accidents morbides. La couleur de la météorite donne son titre à cette nouvelle et un aspect horrible à tout ce qu’elle touche. Cette nouvelle touche à la fois à l’étrange, à la science-fiction, avec un aspect inexplicable et pourtant inéluctable à ce qui arrive et une situation tendant vers l’horreur. L’angoisse monte peu à peu et rend cette nouvelle vraiment unique.

L’action de l’abomination de Dunwich se situe dans les années 20. Dunwich est également une ville imaginée par Lovecraft, elle fait son apparition dans l’œuvre de l’auteur pour la première fois dans cette nouvelle. C’est une ville pauvre située dans le Massachusetts (état du nord est des états unis), peu attirante avec des habitants peu éduqués et d’aspect plutôt sinistre. En résumé, une ville où a envie de passer ses vacances! Tout commence avec la naissance de Wilbur Whateley de père inconnu et de mère simplette dont le père (donc grand père de Wilbur) est réputé sorcier, une super famille en somme. Wilbur grandit de façon anormale et des évènements étranges se produisent dans son entourage. Beaucoup d’éléments de la mythologie de Lovecraft sont révélés dans cette nouvelle avec l’apparition de la notion des anciens et surtout de Yog-Sothoth, un dieu extérieur. On y croise également le professeur Armitage et le fameux Necronomicon, ouvrage inventé par l’auteur sur lequel plane toujours de nombreux mystères et fantasmes. L’atmosphère de la ville est lourde et angoissante tout comme celle de la nouvelle. C’est une nouvelle clé dans l’univers de l’auteur.

Le cauchemar d’Innsmouth est pour moi la meilleure nouvelle de Lovecraft. C’est un véritable summum de l’horreur et l’écriture de l’auteur y prend toute sa dimension. La nouvelle est écrite à la première personne et raconte ce qui est arrivé à un jeune homme, Robert Olmstead, voyageant au travers de la Nouvelle Angleterre et choisissant de passer par le village d’Innsmouth pour des raisons d’économie. Ville côtière et fictive ayant connu une situation florissante au XIX ème siècle, Innsmouth a une sinistre réputation et peu de gens s’y rendent en raison de son aspect lugubre et de l’étrangeté de ses habitants. Sa visite à Innsmouth se solde par des événements pour le moins étranges et il comprend vite la singularité de cette ville à la forte odeur de poisson et aux habitants à la physionomie plus que particulière qu’il nomme le masque d’Innsmouth. La fin de cette nouvelle est très surprenante et la rend exceptionnelle. Beaucoup d’éléments du mythe sont également révélés dans ce texte, on y parle de Dagon et de Cthulhu et les origines de certains aspects du mythe sont développés. C’est donc une nouvelle capitale dans l’univers de Lovecraft. Elle est d’une richesse impressionnante sur la mythologie imaginée par Lovecraft, l’ambiance de l’histoire est sombre et très bien amenée, le suspense vous prend au corps et tout cela dans un texte pas très long de 1936. Beaucoup d’éléments présents dans cette nouvelle seront réutilisés dans le fantastique par la suite. Au cas où cela ne serait pas clair, c’est pour moi un vrai chef d’œuvre que je relirais encore et encore, même si je connais la fin j’y prend toujours beaucoup de plaisir.

Celui qui chuchotait dans les ténèbres est une nouvelle épistolaire dont l’action se situe en 1927. Peu après de grosses inondations, des témoignages disant avoir aperçu des créatures inconnues dans des rivières. Albert Wilmarth, professeur à l’université de Miskatonic s’intéresse à ces créatures et entame une correspondance avec Henry Wentworth Akeley, habitant une maison isolée du Vermont. Ce dernier a des preuves de l’existence de ces créatures et en fait part à Albert Wilmarth.  Des faits étranges se produisent peu à peu. Cette nouvelle est plus orientée vers la science fiction avec des notions sur la planète d’origine de ces êtres surnaturels. Le suspense monte aussi en intensité tout au long du texte. C’est également une très bonne nouvelle du maître de Providence.

Je recommande donc vivement cet ouvrage, si vous le trouvez dans cette collection, ou dans les recueils comme ceux des éditions Bouquins, ou la récente édition par Sans-détour des œuvres fondatrices du mythe par Lovecraft. Il est sûr que le style n’est pas toujours facile, mais quand on pense que ces textes sont presque centenaires on se rend compte du génie de l’auteur.

Célindanaé

9/10

challenge summer short stories of sfff

 

4 commentaires

  1. Je suis totalement d’accord avec ta critique, ainsi que sur l’importance de Lovecraft en matière d’Horreur et de Fantastique. Il fait partie, pour moi, de la poignée d’écrivains que tout amateur de SFFF doit absolument avoir lu.

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