Le Carnaval aux Corbeaux-Anthelme Hauchecorne

Le Carnaval aux corbeauxLudwig grandit à Rabenheim, un petit bourg en apparence banal.
Claquemuré dans sa chambre, il s’adonne au spiritisme. À l’aide d’une radio cabossée, il lance des appels vers l’au-delà, en vue de contacter son père disparu.
Jusqu’à présent, nul ne lui a répondu… Avant ce curieux jour d’octobre.
Hasard ? Coïncidence ? La veille de la Toussaint, une inquiétante fête foraine s’installe en ville. Ses propriétaires, Alberich, le nabot bavard, et Fritz Frost, le géant gelé, en savent long au sujet du garçon. Des épreuves attendent Ludwig. Elles seront le prix à payer pour découvrir l’héritage de son père.
À la lisière du monde des esprits, l’adolescent hésite… Saura-t-il percer les mystères de l’Abracadabrantesque Carnaval ?

Genre :dark fantasy          Auteur : Anthelme Hauchecorne    Éditions du chat noir 2016

Illustrateurs: Loïc Canavaggia et Mathieu Coudray                  320 pages

Mon avis:

Ce livre me faisait de l’œil depuis quelques temps de par son thème et sa très belle couverture. J’ai profité des Imaginales pour l’acheter et le faire dédicacer par l’auteur. L’objet livre est magnifique: la couverture est cartonnée, le papier jauni pour donner une impression d’ancienneté et les nombreuses illustrations sont magnifiques et viennent enrichir l’histoire du roman. Rien que pour la beauté du livre déjà l’achat de ce roman vaut le coût! Les éditions du chat noir ont vraiment fait un travail formidable avec ce livre et pour un tarif vraiment correct pour le rendu.

L’histoire se passe en automne dans un petit village alsacien typique du nom de Rabenheim, Rabe signifiant corbeau en allemand. L’ambiance de la saison est vraiment bien retranscrite et on perçoit bien les couleurs de l’automne dans tout le roman. Cette ambiance est vraiment un des points clés du roman. L’auteur prend le temps de poser les personnages et le village pour donner le ton du roman et l’atmosphère devient de plus en plus inquiétante et sombre. Le ton du récit fait penser à Tim Burton et à Edgar Poe, le titre faisant clairement référence à Edgar Poe.

Le roman est écrit au présent, ce qui est assez rare et contribue à donner une ambiance de conte macabre au récit. Les quelques passages qui ne se situe pas à notre époque sont eux écrits au passé pour bien marquer la différence. L’écriture d’Anthelme Hauchecorne est très agréable  à lire, elle est à la fois fluide et très riche avec un mélange de poésie et de dialogues dynamiques. Le livre se lit facilement et les illustrations enrichissent le récit en permettant de mieux s’immerger.

La mythologie germanique est aussi au cœur de l’histoire et l’auteur connait visiblement parfaitement son sujet. Le roman est d’ailleurs le premier tome  d’un diptyque nommée Le Nibelung, « ceux de la brume » dans les légendes germaniques. Il n’y a pas de temps mort dans le récit. Une fois les éléments de l’intrigue posée, les diverses histoires s’imbriquent dans un rythme haletant  jusqu’au final épique. Les personnages au cœur du récit sont Ludwig et Gabriel son meilleur ami. Ce sont 2 adolescents mais pourtant le roman n’est pas un roman jeunesse, le ton pesant et assez mélancolique l’orientant plus vers la Dark Fantasy. Chaque chapitre se structure selon les points de vue de ces deux personnages. J’ai trouvé Gabriel plus intéressant que Ludwig par la complexité du personnage qui apparait petit à petit et enrichit sont statut de meilleur ami du personnage principal. La galerie de personnages secondaires est très riche avec les membres de  l’abracadabrantesque carnaval tous plus déjantés les uns que les autres. Ils viennent contribuer à l’ambiance si particulière du roman.

Même si le roman souffre d’un côté un peu confus par moments, l’auteur s’en sort avec les honneurs avec ce roman. Si vous aimez les films de Burton, la poésie de Charles Baudelaire ou encore les écrits d’Edgar Poe, ce livre ne pourra que vous enchanter. Sinon l’objet livre finira de vous convaincre pour vous emporter dans un conte à la fois macabre et poétique. A noter, ce roman fait partie de la sélection du prix Elbakin 2016.

Note: 8/10

Célindanaé

Autres avis: Marie-Juliet, Petitetrolle, andréelapapivore, Xapur

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