La parution de Je suis ta nuit de Loïc Le Borgne par les éditions ActuSF a été décalée d’avril à juin. Le roman avait auparavant été édité par Intervista en 2008, puis en livre de poche en 2010. Le roman était paru dans la collection 15-20 aux éditions Intervista mais il convient également aux adultes, surtout ceux ayant la nostalgie des années 80.
Un récit vivant et nostalgique
Le roman est raconté à la première personne par Pierre, sous forme de témoignage. En effet, Pierre se retrouve démuni face à la peine de son fils dont la meilleure amie vient de se suicider. Pour l’aider à surmonter cette épreuve, il lui raconte le drame qui a mis fin à son enfance. Au tout début des années 80, Pierre, âgé de 11 ans, mène une vie tranquille dans un petit village breton. Il accueille sereinement la fin de l’école primaire et se prépare à passer l’été avec sa fidèle bande de copains. Maël devenu le meilleur ami de Pierre, est venu agrandir la bande il y a peu de temps. Bientôt des événements étranges vont perturber le petit village. Tout commence par la découverte d’un cadavre mutilé puis les choses s’enchainent très vite, plongeant le village dans l’horreur. Tout semble tourner autour d’une vieille légende, celle du Bonhomme Nuit.
Le récit est raconté par un adulte qui se souvient de l’été de ses 11 ans, âge où on sort de l’enfance petit à petit. Tout est narré selon son point de vue et les souvenirs très vivaces qu’il en a. Cette narration rend le récit dynamique et permet de voir clairement ce que ressent Pierre. On vit l’histoire avec lui, on souffre et on a peur avec lui. On ressent également l’horreur de la situation et les difficultés des parents pour expliquer les choses à leurs enfants. L’ambiance des années 80 est également très bien rendue. Quiconque a grandi dans ces années retrouvera forcément des souvenirs familiers. Cette plongée dans les divertissements des années 80, entre Star Wars et Goldorak, sert l’histoire, elle a une part majeure dans l’intrigue. Elle apporte à la fois de la nostalgie au roman mais porte aussi l’histoire.
L’utilisation du surnaturel
Une bande de gamins dans les années 80 faisant face à une créature étrange, cela semble familier et déjà vu. Cela rappelle Ça de Stephen King. Le roman reprend d’ailleurs des thématiques communes comme la fin de l’enfance, le monde de l’enfance face à celui des adultes, la cruauté des adultes. Cependant, Je suis ta nuit n’est pas une pale copie du roman de Stephen King. Un des éléments marquants du livre est l’utilisation du surnaturel qui est faite par Loïc Le Borgne. Le roman appartient clairement au genre fantastique dans la mesure où tout est fait pour faire douter le lecteur de la réalité de ce qui est raconté. Les personnages sont enveloppés par des événements trop difficiles à gérer pour eux, ils sont pris en étau par des faits qui les dépassent, par une douleur impossible à supporter. Loïc Le Borgne propose un roman sans concession, un texte particulièrement âpre et dur, où l’horreur peut prendre plusieurs formes. Ce qui est d’autant plus marquant étant donné l’âge des personnages principaux.
Le récit est marqué par un suspense macabre qui tient vraiment le lecteur en haleine jusqu’à la toute fin. La fin du roman est d’ailleurs particulièrement brillante, tout en finesse après une montée de l’horreur bien gérée. Le dénouement du récit marque longtemps les esprits, met mal à l’aise, apporte son lot de questionnements sur tout ce qui a été raconté auparavant. C’est parfaitement maîtrisé. L’intrigue est très bien menée et l’écriture de l’auteur fluide et imagée, il retranscrit très bien cette ambiance si particulière. La forme du récit souligne ainsi très bien l’histoire, tout en nuance en gardant une part de noirceur importante.
Je suis ta nuit est ainsi un roman à la construction parfaitement maîtrisée sur le thème des chutes de l’illusion de l’enfance. L’ambiance des années 80 et l’amitié entre les enfants sonnent juste. On se laisse facilement happer par ce récit à la fois sombre et émouvant. Une belle réussite au dénouement marquant!
Autres avis:Boudicca
Chronique réalisée dans le cadre d’un Service Presse (merci encore)
Auteur: Loïc le Borgne
Éditeur: Éditions Actusf
Parution: 5 juin 2020
La France, un été, quelque part dans les années 80. Pendant un banal concours de casse-bouteilles, six enfants découvrent un cadavre mutilé, sans lèvres, sans sexe et sans doigts. Et ce n’est que le premier d’une longue série. Pierre et sa bande de copains inséparables sont obligés d’enterrer leur enfance et certains de leurs proches alors que le Puits et l’homme au chapeau haut-de-forme s’emparent peu à peu de leur innocence.
Avec Je suis ta nuit, Loïc Le Borgne nous offre un véritable page-turner de l’angoisse.
Je le termine ce soir (il me reste 50 pages) et mettrai ma chronique en fin de semaine mais je partage ton ressenti. J’avais adoré Hysteresis et je trouve celui-ci excellent également, dans un genre différent.
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Il me tarde de savoir ce que tu auras pensé de la toute fin 🙂
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Un gros coup de coeur en ce qui me concerne 🙂 Je suis même un peu nostalgique de l’avoir fini.
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Je te comprends. J’ai trouvé ce roman d’une réelle maitrise, la fin surtout
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[…] sont des parutions de juin chez Actusf. Vous pouvez trouver mon avis du roman de Loïc Le Borgne ici pour celui de Nancy Kress, il paraitra bientôt mais en attendant vous pouvez consulter celui de […]
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[…] Autres critiques : Célindanaé (Au pays des cave trolls) […]
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Bon Ok, Boudicca et toi m’avez convaincue. Je vais participer à ton concours ! 😉
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Super 🙂
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[…] d’autres avis chez Célindanaé, Boudicca, Les Dream-Dream d’une bouquineuse, vous […]
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[…] Je suis ta nuit de Loïc Le Borgne chez Actusf […]
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[…] aussi l’avis de : Boudicca (Le bibliocosme), Célindanaé (Au pays des cave trolls), FungiLumini (Livraisons littéraires), Sometimes a […]
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