Les ferrailleurs du cosmos – Eric Brown

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Ce recueil a été offert pendant l’opération bol d’air par les éditions Le Bélial’ et m’a permis de connaitre Eric Brown, auteur de science-fiction britannique. Cet auteur est assez peu traduit en France, hormis des nouvelles dans la revue Bifrost. Les Ferrailleurs du cosmos est la quatrième parution de la collection Pulps qui est dirigée par Pierre-Paul Durastanti. Le livre a été traduit par Erwann Perchoc et Alise Ponsero pour une publication en français en 2018. Les Ferrailleurs du cosmos est un fix-up, c’est à dire un recueil de nouvelles formant un roman, les nouvelles étant les chapitres d’un roman. Elles sont au nombre de 12, trois d’entre elles ont été publiées dans la revue Bifrost.

Pulps

La collection Pulps est dédiée à de la science-fiction de divertissement, l’accent est mis sur le fait de « distraire sans se prendre au sérieux ». Le nom pulps vient des magazines de littérature populaire à 2 sous imprimé sur du papier de mauvaise qualité (« pulp »), très prisés durant la première moitié du XXe siècle. Le genre a connu beaucoup de publications dans les années 50. Le roman de Eric Brown est beaucoup plus récent, pourtant on y retrouve le même esprit. Le récit se déroule dans un univers de space-opera où l’on peut rencontrer des races extraterrestres très variées faisant penser à des crevettes ou encore à des limaces. L’action est très présente, à base de combats, de courses poursuite de vaisseaux spatiaux, des rencontres avec des robots, et de nombreux rebondissements.

Le personnage principal est un aventurier héroïque sauvant une belle en détresse. Ed est le capitaine du vaisseau le Loin de chez soi. Alors qu’il dîne tranquillement dans un bar, il fait la rencontre fortuite d’Ella qui cherche à échapper à l’Organisation Hayakawa et  à ses redoutables drones araignées. Il tombe assez vite sous le charme de la belle et décide de l’engager comme copilote du Loin de chez soi. Mais la belle cache un secret et Karrie, la coéquipière de Ed ne verra pas forcément d’un bon œil l’arrivée d’Ella. Mais le trio va voyager aux quatre coins de la galaxie pour dégoter des épaves de vaisseaux dans le but de les dépouiller et se faire de l’argent, exerçant ainsi leur boulot de ferrailleur du cosmos.

Secouez moi sinon la pulp reste en dessous

Beaucoup d’aspects des pulps et de leur esthétique sont présents dans ce roman, mais Eric Brown apporte aussi de la modernité à ses récits. Avec le personnage d’Ella, il y a une réflexion sur la notion d’humanité, de conscience, sur ce qui différencie un être humain d’un intelligence artificielle. Ella est une I.A. qui veut s’émanciper et veut vivre normalement, elle cherche ce qu’elle est vraiment et qui elle est vraiment. Ed est le narrateur et personnage central du roman. Dans son récit, Ed n’occulte pas les sentiments qu’il ressent pour Ella, ni ce qu’il a vécu enfant. Cela en fait un personnage attachant et émouvant. Sa relation avec Ella est à la fois belle et triste, ce n’est pas une relation nunuche ou simplette, au contraire, on la voit évoluer au fil du temps et de leurs aventures.

La construction du roman en fix-up donne un certain aspect de série télé au récit. Certaines histoires sont indépendantes, alors que d’autres font clairement référence à des événements des récits précédents. Chacune des 12 histoires est un peu construite selon le même mode: un élément déclencheur arrive, les héros se lancent à l’aventure et voyagent dans l’espace, puis quelque chose d’inattendu se produit qui remet les choses en perspective. Comme dans une série également, tous les épisodes n’ont pas la même richesse ni le même charme. Certaines résolutions de péripéties se ressemblent un peu, donnant parfois une impression de déjà vu, surtout si comme moi on lit le livre d’une traite.

Les ferrailleurs du cosmos est ainsi une lecture agréable pleine d’actions, de courses poursuite, de sense of wonder, de rebondissements, mais aussi avec une part non négligeable de réflexion. Une lecture qui fait rêver et regarder vers les étoiles en espérant se retrouver à bord du Loin de chez soi pour vivre de folles aventures et découvrir de nouvelles planètes.

Autres avis: FeydRautha, Yozone, Lorhkan, Les chroniques du chroniqueur, Yossarian, Anudar, Touchez mon blog,

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Auteur: Eric Brown

Traducteurs: Erwann Perchoc et Alise Ponsero

Éditeur: Le Bélial’

Parution: 22 mars 2018

À BORD DU LOIN DE CHEZ SOI, Ed et Karrie bourlinguent depuis bientôt dix ans. Et pourraient bien bourlinguer dix ans encore, en quête d’épaves aux quatre coins de l’Expansion — carcasses de croiseurs spatiaux et autres navires perdus corps et biens dans les méandres des ceintures d’astéroïdes… Ferrailleur du cosmos, c’est un boulot qui nourrit son spatial, et plutôt bien, pour peu qu’on soit doté du nécessaire : une once de roublardise, une louche de débrouillardise, et un peu plus qu’un grain de folie. Or l’harmonie qui règne sur le Loin de chez soi vole bientôt en éclats après l’arrivée d’Ella, improbable beauté au teint moka et aux jambes d’une magnitude très supérieure à celle de Sirius — en tout cas aux yeux d’Ed. D’autant que la plastique d’Ella pourrait bien cacher un secret aux implications mortelles, et qui a sans doute à voir avec le fait que la jeune femme semble la cible de drones tueurs pour le moins redoutables…

Cette chronique fait partie du challenge

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Et du S4F3

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