Boxap 13-07 – Amalia Anastasio

Boxap

Amalia Anastasio n’est pas un auteur mais un duo de deux écrivains. Amalia est traductrice et Anastasio son compagnon. Boxap 13-07 est leur premier roman écrit à quatre mains. J’ai eu ce roman lors d’une opération spéciale Masse critique organisée par Babélio qui décrivait ce roman comme « Une dystopie sur les dangers de l’hyper technologie, dans la veine de la série Black Mirror. » Cela semblait prometteur surtout que je viens de terminer la série Black Mirror que j’ai globalement beaucoup apprécié. Cependant, le roman a bien vite eu des airs de déjà vu.

Un univers détaillé mais trop familier

Le roman se situe dans une société futuriste dominé par la technologie, surtout l’excès de technologie et le mensonge. Les gens pensent vivre dans un monde idéal où les guerres n’existent plus, la pollution non plus, le réchauffement climatique ayant été stabilisé et où tout le monde est beau et gentil. Pourtant, la réalité est tout autre. Quelle surprise! Du moins, c’est ce que ressent Aïleen quand elle apprend la vérité. La Terre n’est plus qu’une immense zone urbanisée sans nature. Les humains vivent dans des boxap c’est à dire des petits appartements standards sans fenêtre ni porte d’entrée, en gros des boites de rangement pour humains. Ils passent leur vie enfermés dans ces boxap et font tout virtuellement: leur travail, leur relation de toute sorte, leur voyage…

La description de l’univers est assez poussée dans le but de montrer les dérives de l’hyper technologie, du virtuel. Par ce biais, les auteurs font une critique de nos sociétés modernes dirigées par les réseaux sociaux, le paraître, la superficialité, l’hyper consommation. Certes, c’est intéressant et juste, mais déjà vu plusieurs fois. On retrouvait ces thématiques dans Bonheur TM de Jean Baret mais traitées de manière beaucoup plus subtile. Dans un épisode de Black Mirror, on a quasiment le même univers : L’épisode 2 de la saison 1, 15 millions de mérites, se situe dans un monde futuriste où les gens productifs dorment dans des cellules dont les murs sont des écrans de télé diffusant des émissions de divertissement et de la publicité. Pour gagner de l’argent qui sert à subvenir aux besoins quotidiens, à acheter ou à zapper les émissions proposées, ils pédalent sur des vélos toute la journée. Chaque personne a un avatar informatique servant de porte-parole entre le monde physique et le monde virtuel. Cela fait tout de même beaucoup de similarités, trop à mon goût.

Un roman pas abouti

À côté de la grande ville, des gens ont choisi de vivre autrement. Ils sont considérés comme des marginaux, des rebuts. Ils vivent libres et sans technologie, arrivant par miracle à survivre et à cultiver sur une planète exsangue. Le roman alterne entre deux personnages appartenant chacun à un monde: Aïleen, citadine ambitieuse qui rêve de grimper les échelons, et Astur, qui vit de l’autre côté de la ville. Cette narration permet au lecteur de connaitre les deux modes de vie. Seulement, à force de développer leur univers, les auteurs en oublient l’intrigue qui manque cruellement de profondeur et où on voit tout venir à l’avance. Certes, c’est plutôt un roman young adult mais tout de même, un peu d’intrigue ne nuit pas. De plus, les thématiques abordées parlent aux jeunes et moins jeunes mais est-ce suffisant pour changer les comportements? À mon sens non, car tout est traité superficiellement pour vraiment faire réfléchir.

Dans l’univers du roman, tout étant virtuel, les humains ne se reproduisent plus naturellement. Des couveuses ont ainsi été crées, créant, élevant de futurs esclaves, pardon êtres humains. Ces derniers sont remplaçables à souhait et semblent déjà très nombreux étant donné l’étendue de la ville. Or, la production continue, on ne sait pas vraiment pourquoi. Pour consommer certes mais il n’y a plus vraiment de quoi pour le nombre présent. Cela fait partie de quelques incohérences présentes ajoutées au fait que le roman n’a pas vraiment de fin, et est trop superficiel qui font un roman pas abouti, trop simpliste.

Boxap 13-07 est ainsi pour moi une déception. Un roman flirtant avec des thèmes déjà vus ailleurs et qui ne va pas au bout des choses. On ne fait qu’effleurer les choses sans vraiment aller en profondeur autant dans les personnages que dans l’intrigue. Alors oui on a bien « la dystopie sur les dangers de l’hyper technologie, dans la veine de la série Black Mirror  » promise, mais sans rien apporter de neuf.

Autres avis: C’est pour ma culture, Les fantasy d’Amanda

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Auteurs:  Amalia Anastasio

Édition : Scrinéo

Date de parution : 05/09/2019

Une dystopie sur les dangers de l’hypertechnologie, dans la veine de la série Black Mirror. Dans un futur lointain. La Terre n’est plus qu’une gigantesque ville, constituée d’impressionnants immeubles de béton de plusieurs kilomètres sans fenêtres. Aïleen est une jeune femme ambitieuse qui gravit avec facilité les échelons de cette société. Elle a tout pour être heureuse, et pourtant, elle se sent en permanence frustrée. Lorsqu’elle prend ses fonctions dans un nouveau poste à responsabilité, elle découvre avec effroi que sa réalité n’est faite que d’univers virtuels qui cachent un monde extérieur sombre et impitoyable…

Cette chronique fait partie du challenge S4F3s5

s4f3-s5

(358 pages mais le texte commence en pages 9 :))

11 commentaires

  1. Je comprends tout à fait ton ressenti, même si j’ai apprécié le livre. Il faut dire que je suis encore très novice en SF, du coup… Pour moi, c’était plus ou moins nouveau ^^. Je pense d’ailleurs que ce roman est une bonne entrée en matière, mais qu’il ne correspondra pas à des attentes plus poussées 🙂.

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