La cour d’Onyx, Minuit jamais ne vienne- Marie Brennan

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Ce roman a très vite attiré mon attention et les premiers retours positifs m’ont donné envie de le lire. Au départ, je pensais le prendre en version numérique à cause de la couverture que je n’aime vraiment pas, et puis la présence de l’autrice aux Imaginales à fait pencher la balance vers la version papier. D’ailleurs, en discutant un peu avec Marie Brennan, elle m’a dit que la couverture du roman ne lui plaisait pas vraiment, surtout en comparaison avec celles de son autre série sur les dragons. Juste pour parler des raisons pour laquelle je n’aime pas cette couverture: le personnage ne correspond à aucun de ceux du roman à cause du côté austère et presque effrayant, et ensuite la ville de Londres pourtant bien dessinée est trop sombre et trop en retrait derrière le personnage alors qu’elle est très importante dans le récit. Mais assez parlé du contenant, et abordons plutôt le contenu.

Mélange histoire et fantasy

L’univers de Minuit jamais ne vienne mélange histoire et féerie mais une féerie plutôt sombre. Il n’est pas question de petites fées avec des ailes ou de gentil lutin (comme Lutin 82) mais de fées ressemblant étrangement à des humains grâce à une certaine forme de magie, d’elfes et d’autres créatures du Petit Peuple des îles britanniques. D’ailleurs dans le roman, les fées s’appelle Fae. L’aspect historique du roman est très documenté, le récit se situe à l’époque de Reine Elizabeth 1ère à la fin du XVI ème siècle. Au début du roman, Elizabeth Tudor est reine d’Angleterre depuis une trentaine d’années. La situation politique est tendue avec une tentative échouée d’invasion par la Grande Armada espagnole. La reine est à la fois crainte et aimée de son royaume. Cependant, Elizabeth n’est pas la seule Reine présente dans la ville de Londres. Il existe en effet secrètement une autre cour à peu près au même endroit que la première, mais peuplée de créatures féériques dont la reine s’appelle Invidiana. Dans le secret le plus total, les deux reines ont conclu un pacte pour s’entre-aider et accéder au pouvoir.

Parmi les personnages principaux, on trouve deux individus issus chacun d’une cour: un jeune homme récemment affecté à la garde royale et qui rêve de monter en grade, puis une elfe qui voudrait retrouver les bonnes grâces de sa reine. Pour cela, elle va mener une enquête afin de trouver ce qu’un certain Walsingham connait de la cour d’Onix (la cour d’Invidiana) et l’empêcher d’en apprendre trop. Du côté de l’autre cour, le jeune garde a exactement la mission opposée et doit trouver qui influence en secret la reine Elizabeth. Bien sûr, les deux héros vont finir par se rencontrer et seront amenés à faire d’étranges découvertes.

Les fae dans cet univers ont des aspects connus des légendes mais sont également différentes sur certains points. Trouver des fae en plein cœur de Londres peut surprendre, surtout qu’elles craignent le fer et ne sont pas trop fan de la religion. La conception des fae de Marie Brennan est originale et amène du renouveau dans un thème que l’on a pu déjà voir. Le mélange avec l’histoire fonctionne à merveille puisque l’auteure utilise les fae pour expliquer certains faits historiques.

Un livre qui prend son temps pour plaire

Je dois avouer que malgré ce contexte historique et cet aspect féérique, j’ai eu du mal à entrer dans le roman au départ. J’ai eu du mal à voir où tout ça allait arriver et à me prendre aux jeux d’intrigues. La mise en place au départ est assez lente et les personnages peu attachants au départ. Et puis, petit à petit, je me suis laissée prendre par un récit qui devient plus immersif et intriguant. Ce roman a mis un certain temps à me convaincre et j’ai beaucoup aimé la formulation de Jessica du blog Fantasy à la carte en commentaire sur la photo de ce roman sur Facebook et que j’ai repris en titre de ce paragraphe.

La construction de ce roman est très différente de ce à quoi nous avait habitué Marie Brennan dans sa série des Mémoires de Lady Trent. Ici, pas de journal intime ni de narration à la première personne, mode de narration qui convenait très bien pour des mémoires. Dans Minuit jamais ne vienne, le récit se fait selon les points de vue des deux personnages, le plus souvent en alternance. Cette construction est complétée par un petit côté théâtral avec 5 actes distincts. La construction du roman fonctionne assez bien et est habilement faite. Cependant, le roman est fondé sur les intrigues de cour, sur le pouvoir et la manière d’y arriver. Il y a très peu d’actions, d’où un rythme assez lent au départ. Mais une fois qu’on se laisse prendre au jeu, le mélange de manœuvres de cour, de manigances, de magie et d’histoire fonctionne très bien.

Minuit jamais ne vienne est donc un roman très intéressant et bien fait avec un assemblage histoire et fées du meilleur goût. Le début du roman est assez lent mais la suite prend vite le dessus pour nous mener dans un jeu de manigances tentaculaire.

Autres avis: ApophisElhyandraJoyeux Drille, Boudicca

L’image contient peut-être : 3 personnesAuteure: Marie Brennan

Éditeur : L’Atalante

Parution: 23/02/2018

À la fin du XVIe siècle, l’Angleterre prospère sous le règne d’Élizabeth, première du nom et dernière monarque de la lignée des Tudor. Sous Londres s’étend le palais tentaculaire d’Invidiana, la reine des fae, qu’elle gouverne en maîtresse inflexible. Son pouvoir est le reflet ténébreux de la gloire éclatante dont s’entoure la dernière des monarques Tudor. Dans ce palais d’Onyx, les fae n’ont pas à craindre le fer et la foi chrétienne que les mortels utilisent contre eux pour se protéger de leurs méfaits. Depuis trente ans, les affaires des deux cours sont toutefois étroitement liées. Un pacte mystérieux, tragique peut-être, unit les deux souveraines. Car si, chez les mortels, rois et amours sont éphémères, les fae les jalousent pour les passions qui animent leur vie. Un courtisan humain et une fae en disgrâce découvrent peu à peu les alliances et les trahisons qui gangrènent les deux trônes. Ensemble, ils ont une chance de révéler la source du pouvoir d’Invidiana et, peut-être, de rétablir un peu de justice, d’harmonie et de confiance dans une société de haine et de violence.

Cette chronique fait partie du : Le challenge abc litterature de l’imaginaire 2018

 

15 commentaires

  1. Je ne peux qu’être d’accord pour la couverture, elle me donne toujours une mauvaise impression à chaque fois que je la vois.
    Au final, c’est un peu le cycle d’Ambremer de Pierre Pevel en version londonienne ? =P

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