Le Dompteur d’Avalanches – Margot Delorme

Étant amateur de montagne, d’alpinisme, et de grands espaces, ma chérie n’a pas hésité à m’offrir ce livre, nouveauté du moment chez Les moutons électriques. Comme d’habitude chez les moutons, le livre est joli, avec une illustration de couverture très réussie. L’annexe à la fin propose un certain nombre de remarques et de notes de vocabulaire. Il manque juste une carte de la province où se situe l’action : en effet, avec autant de noms géographiques cités sans arrêt, de paysages, une carte (que j’imagine illustrée brillamment) aurait permis de s’immerger nettement plus, dommage pour moi. Remarque en passant : j’ai été surpris de la transition entre les chapitres 26 et 27, ayant la certitude d’avoir un récit tronqué : comment se sortent-ils du bombardement par les trolls ? et comment rencontrent-ils la Soeur Téroigne ?

L’histoire est celle d’un récit initiatique d’un jeune garçon de 14 ans, Ditto, vivant dans un village de montagne, avec la dureté de la vie que l’on imagine dans un tel environnement, qui se voit affublé d’un pouvoir puissant. On est donc dans une idée de départ très classique, mais cela fonctionne bien car l’auteure ajoute un certain nombre  de concepts autour de ce pouvoir, nommé l’Ardeur, avec beaucoup de fraîcheur. Très vite, le personnage est considéré comme paria, doit partir et visiter des lieux pour en apprendre plus sur son pouvoir.

L’enchaînement des aventures est un peu linéaire et parfois même prévisible : on va dans un nouveau lieu, où se produit une rencontre de créature ou d’une particularité géographique, et on règle par la baston ou par la ruse (souvent la baston en fait…). L’intérêt réside surtout dans le milieu où se déroulent ces aventures : la montagne, qui apparaît souvent hostile et inhospitalière, que ce soit les glaciers, les falaises, les parois, et certaines rivières. Les obstacles sont nombreux et les dangers aussi. Le vocabulaire est riche en ce qui concerne la montagne, mais j’imagine que les jeunes adultes (cible a priori de ce roman) devront aller dans le dictionnaire à de nombreuses reprises car le lexique est précis : rimaye, sérac, cheminée, surplomb… On peut même ajouter les très nombreuses espèces végétales ou animales peu courantes que l’on croise dans le livre. À cela, il faut ajouter les espèces fantastiques issues de l’imagination de l’auteure, toutes assez bien faites et faciles à se représenter. On sent l’auteur amatrice de la nature montagnarde, de sa géographie, de son peuplement animal et botanique.

À ce milieu, l’auteure enrichi donc son récit d’une population abondante d’animaux, de créatures, plus ou moins intelligentes, et bien entendu de personnages secondaires hauts en couleur : mention spéciale au caracal et à la marmotte, ma préférée. Ces derniers tirent bien leur épingle du jeu, à côté du héros Ditto, un peu fadasse car souvent dépassé par les événements, et qui se fait balader par tout le monde. C’est vers la fin du roman que j’ai commencé à l’apprécier. Balazon, l’adulte spécialiste de l’Ardeur qui l’accompagne, est des plus énigmatique quant à ses motivations, et laisse augurer d’aventures futures.

On passe donc un bon moment en lisant ce livre que l’on imagine premier d’une petite série. Je l’ai lu comme un roman adulte mais j’imagine qu’il s’adresse plus aux 14-20 ans. L’originalité principale réside dans l’environnement montagnard dans lequel se passe les aventures de la « compagnie de Ditto ». C’est un roman parfois contemplatif, mais où les nombreuses péripéties ne laissent malheureusement pas forcément profiter du paysage…

Autres avis: Fantasy à la carte

dompteur

Auteure: Margot Delorme

Édition: Les Moutons électriques

Parution: 23 août 2018

Une fantasy montagnarde dans l’esprit d’Hayao Miyazaki

Ditto, quatorze ans, tient lieu de guide à des excursionnistes venus des plaines. Un jour, lors de l’attaque d’un monstre des cimes, il se découvre un don pour déclencher avalanches, coulées et crues. Un don puissant. Or les écouleurs sont craints et haïs par les montagnards. Bientôt, Ditto se retrouve dans la peau d’un paria et contraint à la fuite. En compagnie d’amis inattendus , il va demander son aide à la Lorlaïe, la nymphe du grand glacier. Mais le marché que lui propose cette dernière lui paraît inacceptable

15 commentaires

  1. Je l’ai terminé aussi (il faut que je fasse ma critique ^^). Je partage globalement ton avis et j’ai bien aimé aussi le décor et le bestiaire. Après ça se sent vraiment que c’est destiné à la jeunesse et j’ai eu du mal à accrocher aux personnages et à l’intrigue.

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    • Oui je je ne suis pas très assidus niveau rédaction d’avis 😉 . Il faut dire que je lis beaucoup moins de choses que Célindanaé. En fait souvent les mêmes livres une fois qu’elle les a lu, et du coup je ne me sens pas forcément de refaire une chronique dessus. Et puis j’aime bien être au fond de ma caverne douillette…

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  2. Un peu comme Baroona je suis refroidi. J’avais certaines attentes quant aux critiques qui allaient tomber sur ce livre et le fait que cela soit fort tourné jeunesse me bloque. Après, le bestiaire pourrait me convaincre mais si je dois me le procurer ce sera en numérique et en promo.
    Merci pour ce retour de lecture.

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