La cabane de l’aiguilleur-Robert C.Wilson

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La cabane de l’aiguilleur est le premier roman de Robert-Charles Wilson. Même si on retrouve certains éléments chers à l’auteur, cet ouvrage est assez différent du reste de l’œuvre de l’écrivain. Le roman est dans le registre du fantastique, n’est pas aussi abouti que les autres romans de l’auteur, mais il est d’une lecture agréable où l’on retrouve des qualités remarquées chez l’auteur par la suite.

Le roman se situe aux États-Unis en 1932, soit trois ans après la crise de 1929. Le pays est alors en pleine dépression et cela se ressent fortement dans le village de Haute Montagne où se déroule l’action. Le village apparait comme paisible mais les mentalités sont fortement marquées par la crise économique et par la religion baptiste. Travis Fisher arrive dans cette petite ville pour venir vivre chez sa tante, Liza Burack, suite au décès de sa mère. Travis se lie rapidement avec Nancy Wilcox, jeune fille plutôt hors norme par rapport aux habitants du village. Travis et Nancy sont catégorisés comme inadaptés par le village parce qu’ils ne correspondent pas aux standarts. Parallèlement, on suit l’histoire d’un personnage particulier tant au niveau physique que social, l’Os, un vagabond. Les deux histoires vont se mêler au fil du roman.

Parmi les éléments caractéristiques de Robert-Charles Wilson, on retrouve des personnages profondément humains confrontés à une réalité qui leur échappe. Ils sont attachants, complexes et très bien décrits par l’auteur. Ils sont vraiment au centre de l’histoire, leurs choix ayant une grande importance dans le récit. Robert-Charles Wilson prend le temps de s’attarder sur chacun d’entre eux faisant du roman une chronique intimiste d’un village en crise.

Le roman a deux parties assez distinctes dans la tonalité avec une première partie avec une ambiance un peu inquiétante et où se pose des questions sur Anna Blaise, sur l’Os leurs relations. Puis le roman bascule vers le fantastique et perd son côté préoccupant. J’ai trouvé la première partie du roman beaucoup plus réussie que la seconde. La première partie nous fait nous poser plein de questions, et on sent que le climat est très anxiogène. Dans la seconde, les explications apportées manquent de clarté et on se demande un peu où Robert-Charles Wilson veut en venir.

Beaucoup de thèmes sont abordés malgré la brièveté du roman: les apparences et le fait de vouloir entrer dans la norme, la vie durant une période très difficile au niveau économique, le passage à l’âge adulte, le basculement de plusieurs personnes vers la folie, la liberté. Cependant, cela aurait pu être un peu plus abouti. Les lieux ont aussi beaucoup d’importance dans le récit, le village de Haute Montagne, les chemins de fer et la fameuse cabane (qui n’est pas au Canada).

La cabane de l’aiguilleur est une lecture agréable où l’on retrouve Robert-Charles Wilson dans un registre différent de ses autres romans. La première partie du roman est vraiment réussie avec un climat d’angoisse qui monte peu à peu. La suite est un peu moins réussie avec des longueurs. Pour un premier roman, c’est une réussite, même si l’auteur a fait beaucoup mieux depuis.

Autres avis: Le chien critique

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Auteur : Robert Charles Wilson

Éditeur : Folio SF

Parution : 03/03/2011

À la mort de sa mère, Travis Fisher est recueilli par sa tante, Liza Burack, à Haute Montagne. Malgré la Grande Dépression, la vie y est simple, rythmée par le travail à la fabrique de glace, les sermons à l’église baptiste et les sorties avec Nancy Wilcox. Travis en viendrait presque à oublier son statut d’inadapté. Mais il y a la mystérieuse Anna Blaise, elle aussi hébergée par les Burack. Qui est-elle vraiment ? Quel secret cache-t-elle dans sa chambre systématiquement close ?

Cette chronique fait partie du challenge

 

6 commentaires

  1. Et voilà , le premier Wilson est lu. Je suis content qu’il ait abandonné le fantastique pour se concentrer sur la SF, même si dans certains autres de ses textes, le fantastique n’est jamais très loin.
    Nous avons un ressenti très proche sur ce roman : peut et a fait mieux ! J’ai quand même aimé beaucoup de choses dedans comme tu le soulignes. Et quand on aime les Robert…

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