J’ai découvert ce roman sur le stand de l’éditeur Ofelbe, lors des Imaginales à Épinal. Il se trouvait autour d’autres séries de romans pour un public plus jeune, notamment Sword art online. J’ai pu le lire lors d’une opération Masse Critique de Babelio.
La situation de départ met en scène un personnage de jeu vidéo MMORPG, acronyme pouvant être traduit en Jeu de Rôle en Ligne Massivement Multijoueur, personnage qui va se retrouver « coincé » dans le monde virtuel où il a évolué. Idée de départ incongrue, mais curieusement cela doit être un fantasme de joueur vétéran d’évoluer dans ce type de situation, étant donné le nombre de livres sortis ces dernières années sur ce thème (3 séries chez Ofelbe pour ce que j’en connais), et leur succès !
À la fermeture du serveur du jeu Yggdrasil en 2138, le narrateur, modeste employé de bureau, se connecte une dernière fois pour visiter le donjon de Nazarick, lieu de résidence des membres de la guilde qu’il a créée : Ainz Ooal Gown. Mais à l’heure de la fermeture du serveur la vie en jeu continue… Son personnage va ensuite évoluer dans un donjon qu’il connait parfaitement pour l’avoir créé, en découvrant avec stupeur que les personnages non-joueurs que sa guilde et lui ont façonnés vaquent à leurs occupations, et ont maintenant leur personnalité. Seul problème : le monde extérieur au donjon n’est pas celui dans lequel il évoluait dans Yggdrasil, et aucun autre personnage du jeu vidéo ne se trouve avec lui !
Il va donc s’ensuivre une découverte du monde, des lois qui le régissent, de sa politique, de la magie, en partie commune avec le jeu, mais plus complexe, avec de nouvelles possibilités. Le monde est très classique, avec un empire, un royaume, et une société religieuse. Le bestiaire est aussi très banal.
L’intérêt principal du roman est le personnage principal, Momonga, alias, Momon, alias Ainz Ooal Gown (faut être sacrément égocentrique pour prendre le nom de sa guilde pour patronyme non ?!), à la fois avatar du joueur mais au final incarnation numérique du narrateur (?). Il s’agit d’un individu a priori détestable et méchant, une sorte de super sorcier mort-vivant ultra-puissant, mais complètement dépassé par les événements et perdu dans cette nouvelle situation (mais qui ne le serait pas s’il se retrouvait projeté dans un monde virtuel ?). La relation qu’il a avec les personnages du donjon est amusante, il ne sait pas comment chacun va réagir, car au lieu d’être bêtement prévisible chaque personnage du jeu initial a sa propre personnalité. Dans le monde extérieur, il se retrouve sauveur improbable de pauvres villageois, aidé en cela par un mort-vivant invoqué… C’est le personnage Momonga qui agit, mais avec la personnalité et les idées du narrateur. Cependant aucun lien avec le monde réel n’est fait par le narrateur, si ce n’est au travers de ses souvenirs nostalgiques du jeu Yggdrasil et de ses joueurs.
Ce tome 1 est en fait constitué des 2 premiers épisodes de la série: tout d’abord le Roi Mort-vivant qui pose la situation de départ et les premières découvertes de Momonga, suivi par Le Guerrier Noir, qui poursuit le récit d’un Momonga se joignant à un groupe d’aventurier pour gagner de la réputation auprès de la guilde.
Le récit est assez dynamique lors des scènes d’actions, mais parfois un peu gnan-gnan dans les interactions entre les personnages. Le monde est finalement assez peu décrit, il semble très classique au niveau des villes et des villages, très moyen-âge occidental. L’ensemble du récit est émaillé de considérations techniques du style « ce sort lui permet de rajouter 10% de chance de toucher avec une arme de taille » ou « il est capable de lancer des sorts du 3 ème niveau ». Il est normal que le personnage de Momonga parle de la sorte, après tout il connait les mécanismes du jeu, par contre c’est incongru de la part des personnes vivant dans ce monde.
L’objet livre est joli comme les autres productions de l’éditeur. Au début et à la fin on découvre 2 planches couleurs double face de 3 pages pliées. On a aussi plusieurs dessins insérés à chaque chapitre. Je ne suis pas spécialement fan du style graphique, très coloré et très brouillon. J’ai beaucoup plus apprécié les dessins des feuilles de personnage (eh oui que serait un jeu de rôle sans ses feuilles de personnages) à la fin de l’ouvrage.
Que penser au final de ce livre ? Ancien joueur assidu de World of Warcraft, officier fondateur d’une guilde d’amis dans ce même jeu, de nombreux aspects du livre m’ont directement parlé. J’ai pris beaucoup de plaisir à explorer le donjon avec Momonga, cependant le scénario général n’offre que peu de surprises et d’innovations par rapport aux mondes fantasy classique. On en apprend finalement très peu sur la géopolitique, alors que cela semble avoir beaucoup de répercussions sur les habitants. Idem on ne voit pas bien où l’auteur veux nous entraîner. Autre point noir, Momonga apparaît un peu trop comme le-personnage-ultime-kikoolol-uber-roxxor, il démonte tous ses ennemis en une fraction de seconde, grâce à une magie surpuissante, et à ses capacités hors-normes. Question adversité on repassera. Je lirai peut-être la suite, et passerai sans doute un bon moment, mais au final je suis un peu resté sur ma faim.
remarque : le roman est truffé de termes du jargon lié aux MMO. Mieux vaut être familier de ce vocabulaire pour ne pas passer à côté de pas mal de choses.
Lhotseshar
Auteur : Kugane Maruyama
Très déçu par cette lecture, j’ai fini le 1er épisode avec moult difficultés, et j’en suis resté là. Les termes techniques (que j’aime quand on joue à ce type de jeu) hyper lourds dans la narration, des dialogues extrêmement simplets, un héros qui va de péripéties en péripéties de façon très répétitive, bref. 🙂
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Le sous-genre LitRPG en général n’est pas vraiment connu pour sa qualité littéraire 😀 Et encore, c’est bien pire quand les papes du domaine, qui sont russes ou japonais, sont traduits (à la hache) dans un très mauvais anglais !
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C’est pas faux 😉
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C’est bien dommage, car il y a sûrement de très belles histoires à écrire.
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Il y a quelques livres qui tiennent la route, que ce soit chez les américains, les japonais ou même chez nous.
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Je reviens, sûrement trop tard, mais il y a quelques exemples à connaître ? 🙂
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Sword of the bright lady de M.C Planck en anglais, Sword art online ou à la rigueur les romans Noob chez nous. Même si dans les trois cas, c’est très loin d’être de la grande SFFF.
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Ah oui quand même, je croyais que tu allais nous sortir carrément des pointures. Merci en tout cas. 🙂
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Il n’y a pas de pointures en LitRPG. Les noms les plus « connus » de ce sous-genre sont d’illustres inconnus pour 99.9 % des lecteurs de SFFF (il y a surtout de russes, des japonais et quelques anglo-saxons). Même moi je n’en connaissais que deux avant de rédiger un article sur ce sous-genre. Il n’y a guère que Fabien Fournier qui ait une relative aura chez nous, et encore, elle est plus liée à la web-série, voire aux BDs qu’aux romans ou light novels.
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Apophis, tu as des titres à nous donner? merci 🙂
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J’ai bien aimé retrouver certains aspects de WOW dans ce livre mais c’est clair que ça ne casse pas 3 pattes à un canard ou à une poulette comme on dit chez nous 🙂 Je pense avoir été moins déçu que toi tout de même.
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J’en attendais sûrement trop alors.
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Possible 🙂
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Ah! je pense qu’il faut vraiment des affinités avec le jeu pour apprécier le roman. Bref, ce n’est pas mon cas.
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Oui je pense que pour en profiter un minimum il est nécessaire d’avoir une expérience en MMO en ligne. Ayant été ce qu’on appelle un « no-life » pendant quelques temps (quelques mois seulement hein !), certains passages m’ont bien parlé.
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