Fées et Automates-Anthologie

CVT_Fees-et-Automates-Anthologie-des-Imaginales-2016_969Le thème de l’anthologie des Imaginales 2016 ose le face-à-face entre deux personnages archétypaux provenant de mondes différents. La fée est un personnage principal de la rêverie médiévale, du fantastique, de la fantasy. L’automate est un produit de la culture quasi industrielle, de la pensée scientifique, de la science-fiction. Deux univers qui s’opposent sans doute, mais dont la rencontre est propice à l’imagination et fait jaillir des étincelles. Cette anthologie va vous étonner et vous passionner.

Au sommaire : Paul Beorn ; Pierre Bordage ; Charlotte Bousquet ; Fabien Cerutti ; Lionel Davoust ; Jean-Claude Dunyach & Mike Resnick; Estelle Faye ; Pierre Gaulon ; Gabriel Katz ; Nabil Ouali ; Benoît Rennesson ; Adrien Tomas ; Cindy Van Wilder. Cette anthologie officielle du festival est dirigée par Jean-Claude Vantroyen.

Mnémos  Juin  2016      221 pages.

Mon avis:

 Cette anthologie a tout de suite attiré mon attention par les auteurs qui y ont participé. Ce fut mon premier achat aux Imaginales. Nous avons réussi à avoir les dédicaces de tous les auteurs présents lors du festival même la seconde dédicace bonus de Fabien Cerutti. En effet, Fabien Cerutti offrait une seconde dédicace bonus à ceux qui lisaient sa nouvelle avant la fin du salon. Ce que Lhotseshar et moi avons réussi à faire en nous réveillant (involontairement) assez tôt le dimanche matin. La couverture du livre est signée Hélène Larbaigt, l’illustratrice de l’affiche du festival cette année. Elle contient 13 nouvelles.

Smoke and mirrors: La première est signée Estelle Faye, déjà présente dans l’anthologie des Imaginales de l’année dernière. Cette nouvelle est une variation sur le thème de la petite sirène, avec la notion de sacrifice pour réaliser ses rêves. Elle se situe à 3 époques différentes. La fée y est plus présente que l’automate mais ils sont plus des éléments de l’histoire sans être vraiment au cœur du récit. L’écriture d’Estelle Faye est toujours très belle et rend cette nouvelle très agréable à lire et d’un très bon niveau.

Le rouet noir : Cette nouvelle de Charlotte Bousquet se situe dans l’univers de Jadis, livre concept des éditions Mnémos. L’écriture de l’auteure est très belle mais j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire. Je ne connais pas l’univers de Jadis et cela m’a un peu manqué pour être complétement dedans.

Le crépuscule et l’aube: Cette nouvelle de Fabien Cerutti se situe dans l’univers du bâtard de Kosigan mais bien avant en 1263 en Bourgogne dans le conté de Kosigan. Le personnage principal fabrique un automate grâce à l’aide des fées, mais celles-ci sont en danger. L’automate et une fée sont amenés à s’entraider et sont au centre du récit. C’est une très belle nouvelle, bien écrite où on découvre les talents de poète de l’auteur, ainsi qu’une vision originale de l’automate.

Le comte et l’horloger: dans cette histoire de Benoit Renesson, un horloger est chargé de réparer un automate par le comte d’un domaine. L’automate est destiné à une fée. Les 2 sont au centre du récit et on retrouve la légende de la fée qui se penche sur le berceau des enfants pour les bénir. Cette nouvelle se lit bien et intéressante, avec beaucoup de sensibilité même si elle est peu originale.

L’énergie du désespoir: Adrien Tomas était lui aussi présent dans l’anthologie de 2015 mais cette fois cette nouvelle ne se situe pas dans le même univers que celle de Trolls et légendes et de Trolls et licornes. Il y a 3 personnages principaux : un homme qui apprend la chasse auprès de Kimba une chasseuse professionnelle et un automate. L’automate fonctionne grâce aux enchantements des fées. Mais les réserves d’énergie ont été mises à mal par des attentats. Le climat de l’histoire est assez oppressant et renvoie à des éléments malheureusement d’actualité. L’auteur reprend un principe de narration qu’il affectionne avec plusieurs points de vue. Cette nouvelle est assez originale et très bien traitée.

L’étalon: Cette nouvelle de Paul Beorn est bien écrite et assez sombre. Les fées et les automates sont au cœur de l’histoire. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle dont on a du mal à deviner la fin. L’histoire est très prenante et c’est une vraie réussite.

Magie de noël : Cette nouvelle de Gabriel Katz se situe dans un monde visiblement futuriste  où un père veut trouver une fée pour sa fille. La vie est difficile est dangereuse dans cet univers. Les automates sont également présents. On retrouve tout le talent de l’auteur dans cette histoire où les fées et les automates sont traités de manière novatrice.

Al’Ankabût: Cette nouvelle de Nabil Ouali se déroule sur fond d’attentats. Son titre vient du Coran et signifie l’araignée en français. Je n’ai pas vraiment accroché à cette histoire. La fée et l’automate sont très peu présents et j’ai eu du mal à entrer dans le récit.

Le tour de Vanderville: Cette histoire de Pierre Gaulon se situe dans un univers de fête foraine et de magie style époque victorienne. Elle fait penser aux classiques du fantastique par certains côtés. Il y a une bonne dose de mystère et c’est très bien fait. L’écriture de l’auteur est efficace. Les 2 personnages titres de l’anthologie sont présents et importants dans l’histoire. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle et son univers.

auTOMate: dans cette nouvelle de Pierre Bordage, une fée vient vivre dans le monde des humains par amour pour un homme prénommé Tom. L’automate n’est pas vraiment ce que l’on croit dans cette histoire qui présente une critique du monde moderne trop dominé par l’informatique au détriment de la magie, de la spontanéité.

Son dernier coup d’échecs: cette nouvelle a été écrite à 4 mains par Mike Resnik et Jean-Claude Dunyach et porte sur le thème des échecs. La fée n’est pas présente au contraire de l’automate qui est au cœur de l’histoire. Je n’ai pas vraiment été séduite par cette histoire dont le thème ne m’intéresse pas vraiment.

Tsimoka: cette nouvelle de Cindy Van Wilder se situe dans l’univers du cirque. Il y a 2 héroïnes avec une alternance de leur point de vue  dans le récit. La fée et l’automate sont présents et importants dans l’histoire. C’est une bonne nouvelle même si ce n’est pas ma préférée.

Le plateau des chimères : cette nouvelle de Lionel Davoust se situe dans l’univers d’Evanégyre, le même que Port d’âmes. L’automate est la machine dont se servent les soldats. La fée est très importante dans l’histoire, c’est un des personnages principaux. Cette nouvelle est excellente avec une fin vraiment surprenante. C’est très bien écrit et très bien fait. Il y a beaucoup de questionnements sur l’humanité et la nature, thèmes chers à l’auteur. J’ai adoré cette nouvelle surtout la fin qui m’a laissé pantoise et qui rend cette nouvelle fabuleuse. 

Cette anthologie est d’un niveau supérieur à celle de l’année dernière. La fée et l’automate venant de 2 mondes différents cohabitent ici avec beaucoup d’imagination pour notre plus grand plaisir. Chaque auteur traite le thème à sa façon et certaines nouvelles sortent clairement du lot pour moi: celles de Paul Beorn, d’Estelle Faye, de Pierre Gaulon, de Fabien Cerutti et de Lionel Davoust.

Note: 8/10

Célindanaé

3 commentaires

  1. Merci pour cette critique, je viens juste de le terminer et partage ton avis sur la plupart des nouvelles 🙂 (j’ai pour ma part eu un gros coup de coeur pour celle de Gabriel Katz !)

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