Les Dieux sauvages T2 Le verrou du fleuve – Lionel Davoust

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Le verrou du fleuve est le second tome de la série Les Dieux sauvages de Lionel Davoust. La série était prévue comme une trilogie mais lors de son écriture, le second tome s’est mis à devenir si dense qu’il a finalement été décidé de le couper en deux. La série est ainsi devenue une tétralogie. Cette coupure se ressent à la lecture de ce second tome, d’un très bon niveau, mais qui donne un peu l’impression de stagner dans le récit.

J’ai eu un peu de mal à rentrer dans ce second tome car ma lecture du premier datait un peu. Puis finalement, tout est assez vite revenu et la présence à la fin du tome d’un index des personnages a aidé. Cette série se déroule dans l’univers qu’a développé Lionel Davoust dans ses autres romans, celui d’Évanégyre. Son univers est commun à plusieurs livres de nouvelles et romans mais Les Dieux sauvages est le premier cycle complet qui s’y déroule. Ce cycle se déroule bien avant Port d’âmes et après une catastrophe de grande importance qui a mis le monde dans un sale état. Le cycle des Dieux sauvages est une revisite de l’histoire de Jeanne d’Arc à la sauce fantasy. Le personnage principal du cycle est Mériane, devenue la messagère du Dieu Weir dans la guerre contre le Dieu Aska, frère de Weir. Mériane a eu beaucoup de mal à être prise au sérieux dans ce rôle mais les événements de la bataille de Doélic, lui ont permis d’asseoir son rôle de messagère. Mais la guerre est au porte de Loered, surnommé le verrou du fleuve, la cité n’a jamais été prise et garantit la sécurité du royaume de la Rhovelle. La ville ne soit pas tomber et tout doit être fait pour cela. Cependant, Mériane n’est pas au bout de ses peines, entre les démons au service d’Aska, et l’église qui la considère toujours comme une sorcière.

L’univers d’Évanégyre est très détaillé et très riche. L’auteur le fait évoluer constamment dans ses différents écrits. Le monde a connu une longue période fondée sur le pouvoir de la technologie puis Weir a détruit une partie du monde faisant place à l’ère de la religion et à un monde médiéval. L’opposition entre la technologie et la foi est au cœur du conflit qui ravage la Rhovelle, Weir détestant tout ce qui a trait à la technologie alors que Aska profite de la magie et de la technologie pour asseoir son pouvoir sur les hommes. Malgré tout, cette opposition qui pourrait sembler de premier abord manichéenne, est traitée avec suffisamment d’intelligence pour montrer la complexité des deux camps avec chacun son lot d’horreurs. Chacun des camps a une conception qui amène son lot de réflexions du fait des dangers qu’elles peuvent amener, et rien n’est simple dans cette guerre en cours. De plus, ce tome amène de nouvelles questions et mystères sur l’univers qui permettent de tenir le lecteur en haleine.

La plus grosse partie de ce tome est consacrée au récit du siège de Loered et on retrouve quelques apartés sur ce qui se passe dans le reste du royaume. Malgré le conflit, les jeux de pouvoir sont toujours présents, et chacun essaye de tirer son épingle du jeu en pensant à ce qui se passera une fois la guerre terminée. Le récit est maîtrisé et complexe, mais également immersif. La tension est à son comble dans ce tome avec l’importance du siège de Loered pour l’avenir du royaume. L’action est ainsi plus présente, offrant quelques scènes très intenses et épiques, rendant le roman très prenant.

Cependant, la coupure de ce second tome se ressent malgré toutes les péripéties qui se déroulent : la situation du récit n’a pas beaucoup avancé. On a à la fois très envie de lire la suite et l’impression d’avoir lu l’installation des événements importants de la suite. Certains passages auraient pu être écourtés également, donnant moins cette impression de stagner. Enfin, j’espère que le prochain tome bénéficiera d’un meilleur travail d’édition, car celui-ci possède de nombreuses coquilles avec des espaces manquant entre les mots qui gênent un peu la lecture.

Le verrou du fleuve est ainsi une très bonne lecture qui pâtit un peu de la coupure du tome en 2 livres différents. On prend plaisir à retrouver l’excellent univers qu’est Évanégyre et à voir évoluer sous nos yeux ses personnages complexes et attachants. L’action est également au rendez-vous et le roman est immersif. En espérant que la suite fasse un peu plus avancer la situation, il me tarde de me replonger dans cette très bonne série.

Autres avis: Cédric JeanneretDupsymphonie, La geekosophe, BlackWolf

cof

Auteur: Lionel Davoust

Éditeur : Critic

Parution: 15/03/2018

Le royaume de Rhovelle représente l’ultime rempart contre l’avancée de l’armée démoniaque, mi-chair mi-machine, du dieu Aska. Au sein de la Rhovelle, une ville : Loered, dite le Verrou du Fleuve, qui contrôle l’accès au fleuve sacré Aÿs. Qui contrôle Loered contrôle le fleuve ; qui contrôle le fleuve contrôle la Rhovelle. Mériane, la Messagère du Ciel, a difficilement rassemblé une colonne de ravitaillement à destination de Loered assiégée par les Askalites. Mais une femme, une serfe, une paria, n’a pas voix au chapitre dans un monde d’hommes, fût-elle l’envoyée du grand dieu Wer. Et avant même de défier l’Armée de la Nuit, il lui faudra conquérir le cœur de ses pairs, affrontant d’un même ensemble les préjugés de tout un peuple et les pièges du dieu-démon.
Sur la route du Verrou du Fleuve, son mythe s’écrira avant tout dans le sang, la terreur et la peine.

 

19 commentaires

  1. Je suis globalement d’accord avec toi ! J’ai beaucoup aimé ce second tome, qui montre une belle évolution de Mériane et de belles scènes d’action. Je suis d’accord sur le fait que le découpage se ressent, j’ai regretté que l’histoire n’avançait finalement pas tellement, ce qui se voit à l’absence de certains personnages qui n’apparaissent que tardivement !

    Mais j’ai très hâte de découvrir la suite 😉

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